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L’avion d’IBK est sans-papiers ?

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Tel un scientifique qui se base sur des données afin de convaincre, le Premier Ministre du gouvernement louvoyant, Moussa Mara va même consulter l’oracle pour prouver que l’avion Boeing 727 légué par le régime ATT n’est pas une propriété malienne. A partir d’un bout de note qu’il obtint à l’arrachée au sein l’Agence nationale de l’aviation civile, le Premier ministre qui ignorait tout sur l’ouverture d’une enquête judicaire décevante pour le régime, fonce sur son désert de cendre.

 

Tout a commencé lors de la présentation de la politique générale de son gouvernement. L’achat du Boeing 737 par le régime IBK commençait alors à susciter interrogations et polémiques, jusqu’à l’hémicycle. Pris au bon endroit et au bon moment, le premier ministre Moussa Mara, essaie de justifier une telle dépense extrabudgétaire. Pire, il avoue un autre prix supérieur à celui annoncé par son chef, tout en précisant que des commissions ont bien été versées. Quelle transparence !

 

Pour lui, non seulement que l’ancien Boeing acheté à 6 milliards FCFA en février 2005 sous le régime ATT est techniquement défaillant, mais qu’ « il n’existe aucun document prouvant que l’aéronef est une propriété du Mali.» Entretemps, le Ministère de la justice ouvre une enquête judiciaire qui aura une suite décevante pour le régime. Car, une fois interpellé, un ancien Ministre du régime ATT lors de l’achat de l’avion fournit les documents de vente avec toutes les informations nécessaires. Or, au niveau de l’Etat-major de l’armée de l’air « les documents sont bien trouvables », avait précisé un ingénieur aéronautique malien.» Pour le régime, il est inadmissible de s’arrêter là. Il faut trouver de problème même là où il n’y en a pas.

 

Deux mois après, lors du vote de la motion de censure proposée par les députés de l’opposition, Moussa Mara qui n’arrivait toujours pas à convaincre même son propre entourage, fait convoquer une haut responsable de l’Agence nationale de l’aviation civile du Mali. Sans tarder, ce dernier dont nous taisons le nom, cède aux ordres du premier ministre. Objectif ? Le Président IBK a acheté un avion qui lui vaut la colline sur la tête, la grogne enfle, alors, il faut vaille que vaille, des éléments costauds permettant de démontrer le pourquoi de cet achat. Et pour ce faire, Moussa Mara qui ne veut que du pouvoir, est prêt à tout pour conserver son poste. Quitte à faire mentir l’ANAC qui est une agence internationalement reconnue. Mais ce que Mara oublie, l’ANAC qui est bien au service du Mali, court également des risques sous peine de poursuite vis-à-vis des géants du transport aérien international en cas de mensonge ou information tendant à affecter la crédibilité de l’aviation internationale. Alors, pour décrédibiliser Boeing, l’ANAC avait-il l’audace de jouer au jeu de Mara ?

 

Pour s’extirper de cet Etat policier, par lequel, le mensonge est érigé en système de gouvernance, les agents de l’ANAC refusent de se laisser traîner, et avancent ce qui suit, lu par Mara en personne :

« EN 2011, sur instruction des autorités, l’avion présidentiel a été radié de l’immatriculation civile et a été transféré à l’armée de l’air. Cette action entraine l’annulation de tous les documents émis par la partie civile. De facto, il revient à la partie militaire d’établir des documents pour l’avion, de suivre sa maintenance et son entretien, et de délivrer des licences valides pour les pilotes. » Et alors ? Cela ferait-il que ledit avion ne soit plus une propriété malienne ?

 

Puis poursuit encore Mara : « cela requiert l’existence d’une règlementation pour l’aviation militaire au Mali. Au Mali, il n’existe aucune règlementation militaire, contrairement à la partie civile. Ainsi, les pouvoirs conférés aux autorités civiles pour établir des documents d’un avion, font défaut à la partie militaire par manque de texte. Ce qui rend sans valeur juridique, tout document émis par l’autorité militaire sur le plan international. » C’est donc pourquoi le nouvel avion avait été saisi par le fisc américain, avant d’être libéré?

 

Qu’est-ce qui prouve que le nouvel avion souffre de papiers ?

Dans une note de justification datée du 23 avril 2014, puis dans sa lettre N° 0001486/MEF-SG du 09 mai 2014, le ministère de l’Economie et des Finances, ayant agi à dépenser par dérogation, a précisé au FMI qu’ « au  lendemain de la crise de 2012, l’armée malienne est apparue sous-équipée, rendant difficile l’exécution de ses missions fondamentales. Notamment au niveau du matériel roulant (avion de transport du commandement, camion de transport des troupes et engins de guerre). S’engageant dans un vaste programme de reforme comprenant la formation des militaires et la mise à niveau de l’appareil de défense nationale, l’armée a entrepris d’acquérir un certain nombre de matériels dont un avion de commandement militaire devant servir au transport du haut commandement. Cet engin servira également de moyen de déplacement du Président de la République dont les déplacements actuels posent des problèmes importants de sécurité avec la location d’avions privés et le changement d’équipages. » Voyez-vous que le Mali ne peut fournir de papiers à son propre avion ?

 

Notamment, comme au Mali, selon le premier ministre, « il n’existe aucune règlementation militaire, contrairement à la partie civile afin de fournir des documents valables à un avion », comment sera appelé le nouvel avion présidentiel ? Car il n’a pas de papiers aussi, si on s’en tient aux mêmes arguments des mêmes membres du même gouvernement.

 

Cependant, ‘’Un appareil sans-papiers, d’exploitation internationalement reconnue, peut et doit être considéré comme illégal, non seulement sur le plan aéronautique mais aussi sur le plan de l’assurance de l’appareil’’, selon toujours l’ANAC.

 

A la lumière de ce qui vient d’être dit, il s’avère sans risque de se tromper que l’avion présidentiel, Boeing 737-700 d’IBK aussi est sans documents valables et opposables à des tiers. Par exemple, un certificat de navigabilité délivré par l’armée de l’air n’est valable que sur le territoire du Mali.

Alors que l’ancien avait auparavant, tout au moins obtenu ces documents au complet, lui ayant permis d’être intensément utilisé par le Président ATT et les responsables du Mali avant IBK et Mara.

 

Cependant, la dernière saisie aux Etats-Unis dudit avion, ayant coûté cher au trésor public, n’est qu’une première. Car au Mali, les pouvoirs conférés aux autorités civiles pour établir des documents d’un avion, font défaut à la partie militaire par manque de texte. Ce qui rend sans valeur juridique, tout document émis par l’autorité militaire sur le plan international.

Ce qui revient à conclure que le nouvel avion acheté dans un flou total, au nom de l’armée de l’air, est le seul avion du Mali qui n’a été immatriculé ni par la partie civile, ni par la partie militaire. Alors, cet appareil qui est ‘’immatriculé aux îles Caïmans’’, selon Soumaïla Cissé, a-t-il des papiers ? Où sont-ils ? Qui les a fournis alors que c’est à la partie militaire, dite inapte au Mali, de le faire ?

 

Enfin, voyez-vous, c’est comme cela qu’on gouverne dans la transparence pour le bonheur promis pour tous les Maliens.

Affaire à suivre…

 

Issiaka

SOURCE: La Révélation

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