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L’attaque de Tamkoutat au nord de Gao

Cette attaque  est la suite logique du vol de bétail des Peulhs perpétré par les Touaregs. Ce problème avait pris de l’ampleur depuis les années 1990 et l’actuel gouverneur de Kidal, le colonel-major Adama Kamissoko en sait quelque chose car il a été pendant plusieurs années, commandant de cercle à Ménaka. Les Peulhs sont des victimes et il faut les mettre dans leurs droits légitimes. Les pâturages appartiennent à toutes les communautés.

 

La majorité des Imagads, des Ichmanamach, des Idnans, des Matakalkals qui sont installés actuellement dans le Gourma, ne sont arrivés là qu’après la grande sécheresse des années 1972-73. Sinon, ils sont tous originaires du Haoussa de Bourem et de la zone de Djébock. Le député «procuration» de Gao, M. Assarid ag Imbarkaouane qui crie au massacre de sa tribu à Tamkoutat, a-t-il crié quand on exterminait les Peulhs, qui de tout le temps étaient attaqués et massacrés par les Imagads et les Doussahaqs?

 

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Il faut dénoncer l’injustice avant  votre propre tour. La meilleure analyse du problème a été le point de vue du chroniqueur Adam Thiam dans le journal «Le Républicain». Et c’est le moment de lui rendre un vibrant hommage. M. Thiam a donné des indications précises qui vont jusqu’à la lettre des Peulhs adressée au président fuyard ATT. Ce monsieur n’a jamais pu éteindre un problème dans sa globalité. Il faut même se demander s’il n’est pas la cause de certains problèmes. C’est lui qui est à la base du départ de beaucoup de porteurs de tenues, sédentaires du Nord et en même temps, il a participé  à l’occupation du Nord par les Touaregs dont l’actuel général Imagad Gamou qui a presque derrière lui tout un bataillon composé en majorité de sa tribu.

 

 

 

Est ce que le général Dakouo  d’ethnie Bwa a un effectif composé seulement de Bwas? Dans sa tête, les hommes en tenue sédentaires sont en intelligence avec les éléments de Ganda Izo. Si les gens ont en mémoire les troubles de la mare de Fafa où il y a eu plusieurs morts, plusieurs arrestations dont Amadou Diallo jusqu’au Niger ; à l’époque, un journal de la place avait écrit cette phrase dans ses colonnes : «A la surprise de tout le monde, le colonel Broulaye Koné demande la libération de Bossou». Bossou était un garde. Sonrhaï, il est maintenant mort.Paix à son âme.

 

 

 

A l’époque, le même Gamou était commandant d’armes à Gao et ce sont ces éléments qui ont maté le soulèvement de Gando Izo. Le journal «Jeune Afrique» avait fait un très bon reportage sur l’évènement et ce journal précisait qu’ATT craignait que le problème ne soit exploité par les officiers supérieurs de l’armée malienne. Malheureusement, c’était son ami personnel qui était gouverneur à l’époque à Gao et c’est lui qui était à la base de la majeure partie des problèmes que vivent les populations du Nord actuellement. Ces deux hommes avaient mis les populations dos à dos pour pouvoir atteindre leurs objectifs personnels.

Nous vous rappelons que dans le Gourma, avant la sécheresse des années 1972-73, où vivaient ses populations touaregs d’origine composées en majorité d’Imagad, de Kelguazaffs, Kelgueroussou, de Bogolitanes, etc., c’est la zone de paix où il n’y avait aucun vol d’animaux. Le jeune Abdoul Karim Ag Moutapha, qui est un leadeur du MNLA inculpé actuellement, Koulouss, est un Imagad de paix avait lié  amitié avec les habitants en bordure du fleuve Niger dans les communes de Gao, Gounroureye et Gabéro. Seuls, les Imagads de Téssit sont reconnus comme des hommes à problèmes et aujourd’hui, ils sont les seuls Imagads dans la rébellion.

 

 

Intervention du ministre Cheikh Oumar Diarrah

Le ministre de la Réconciliation nationale et du Développement des régions du Nord, M.Cheikh Oumar Diarrah, a donné la réponse qu’il faut. M. le ministre Cheikh Oumar Diarrah est un grand intellectuel parmi les grands. Ceux qui soutiennent qu’il «a blanchi le MUJAO» dans l’attaque de Tamkoutat, ont passé à côté. Et au lieu de pointer du doigt le Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), il faut stigmatiser le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), la mère de tous ses groupuscules terroristes.

 

 

 

Avant l’occupation du Nord Mali, le vol de bétail était une activité où beaucoup d’agents de l’Etat trouvaient leurs comptes : éléments des forces de sécurité, magistrats, élus et simples individus et les voleurs. Un fonctionnaire, nous avait rapporté, après le vol de son troupeau de petits ruminants, il a retrouvé les deux voleurs qui se sont partagés le troupeau jusqu’à N’Tilit, une sous-préfecture du cercle de Gao, située dans le Gourma. La reprise  de son troupeau a été facilitée par le concours d’un marabout Kelssouk.

 

 

 

A l’époque, les gendarmes de N’Tilit  réclamaient la somme de 300.000 Francs CFA pour leur déplacement  pour chercher le  2ème voleur qui n’était pas sur place. Quand on a présenté le voleur à un juge à Gao, voici ce que la victime avait dit au juge : «Ici, on vous amène les voleurs et vous les libérez, c’est le constat de tout le monde». Mais aujourd’hui, les données ont changé. Ce ne sont pas les Touaregs seuls qui sont impliqués dans le vol du bétail mais plusieurs ethnies dont des sédentaires, des Peulhs et des Bellahs. Il y a des foires au Mali et à la frontière Mali-Burkina, principalement à Koro, il y a un autre point dans le cercle de Rharous à la frontière Mali-Burkina, particulièrement à N’Daki. Il y a un centre d’écoulement du bétail volé au Mali, à San.

 

 

 

Des animaux sont volés dans le Gourma de Gao et embarqués  en direction du sud, particulièrement à San. Une année, un habitant de Gao, a pu retrouver quelques têtes de son troupeau de caprins à San. Des voleurs ont été surpris à Gao, dans le quartier Djidara en train d’embarquer des dizaines d’ânes volés dans l’île de Gao, direction, le sud du Mali.

Pendant la rébellion des années 1990, ce sont des milliers de troupeaux qui ont été volés au Niger en direction du Mali et les voleurs  étaient des Touaregs.

 

 

 

Dans la région de Ségou et particulièrement dans les zones de Niono, plusieurs têtes de bovins ont été volées en direction de la Mauritanie. Dans la région de Tombouctou, c’est Léré et Niafunké qui ont été très affectés par ce vol de bétail. Une année à Gao, un Peul de la commune de Gabéro a vu son troupeau de bovins partir à jamais par des voleurs de bétails qui étaient  des Touaregs qui  travaillaient t sous la couverture de la rébellion.

A l’époque, au moins, l’armée malienne a fait de gros efforts dans la récupération du bétail volé dans le Gourma. Il y a des voleurs de bétail de la zone de Mopti qui sont des Peulhs qui prennent la direction de Gao. Nous avons été un témoin oculaire d’un voleur de bovins à Boni (Mopti)  qui venait écouler son bétail chez les bouchers à Gao. Il a été rattrapé dans l’île de Gao par les vrais propriétaires. Le Mali peut faire disparaître le vol du bétail si les autorités ont la bonne volonté. Comment le MUJAO a pu éradiquer le vol pendant l’occupation et aujourd’hui, avec la présence de l’Etat, tout l’ancien système reprend d’un coup?

 

 

Intervention de la directrice générale du HCR 

La déclaration de la directrice générale du Haut conseil des Réfugiés (HCR) n’est pas sincère. Cette femme n’a pas dit la vérité quand elle dit que «les réfugiés maliens au Burkina Faso, en Mauritanie et au Niger sont partis avec l’occupation djihaddiste du Nord». La réponse à cette question a été déjà donnée par l’ancien ministre à la Fonction publique de l’ancien président du Mali, Moussa Traoré, qui était le secrétaire aux relations extérieures du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), M. Hama Ag Mahmoud : «La France nous a donné l’assurance de notre indépendance parce que c’est elle qui a la réalité politique à Bamako. C’est la France qui nous a demandé de faire en sorte que tous les Touaregs qui sont dans  l’armée de Kadhafi désertent. Ceci est valable aussi pour les Touaregs qui sont dans les forces armées et de sécurité du Mali». Tous les Maliens le savent, dès les débuts des hostilités du MNLA, tous ceux qui sont réfugiés aujourd’hui dans ces trois pays voisins du Mali, se sont levés d’un coup pour partir.

Une parente à nous, qui dirige une ONG rapporte, qu’ils ont demandé à leurs voisins touaregs, «nos frères où est-ce que vous partez et pourquoi vous partez, parce que nous sommes tous des frères nous l’espérons ?». Voici leur réponse : «Nous partons au Burkina parce que nous ne sommes pas en sécurité ici».

 

Où se trouve la dignité de l’Afrique ?

L’Afrique a perdu sa dignité et c’est le retour des protectorats. Si les Africains avaient pris en considération, l’appel des pères africains des années 60 dont N’Krumah en tête, ils ne seront pas là aujourd’hui à la traîne des pays occidentaux impérialistes. C’est une honte, 54 ans après les indépendances africaines, les pays africains ne peuvent pas rassembler une force africaine d’intervention.

 

 

 

A présent, les présidents africains continuent à défiler à l’Elysée comme de simples mendiants et de laquais alors qu’ils ont toutes les ressources humaines et les richesses potentielles nécessaires au développement de leurs pays  pour défendre  leur intégrité territoriale. Il leur faut seulement de la volonté patriotique. Et il faut se demander si nous Africains, est ce que nous ne sont pas infirmes? Regardez, la visite du président tchadien Idriss Déby Itno chez son  maître Hollande.

 

 

 

Il ne peut reconnaître la complicité de l’armée française dans le massacre des musulmans en Centrafrique. Ça me fait mal d’entendre le président IBK, musulman, prononcer, «mon ami Hollande, mon ami Laurent Fabius», alors que ces mêmes amis sont en train de traquer et de persécuter ses frères musulmans centrafricains, sénégalais, tchadiens, camerounais, etc. en Centrafrique à travers de secondes mains. Quel paradoxe !

La solution du problème du nord du Mali passe par un rétablissement d’une justice totale. Il faut désarmer complètement toutes les milices armées et tous les individus armés. Il faut responsabiliser les forces armées et de défense du Mali en leur dotant de tous les  moyens nécessaires afférents à leurs missions régaliennes. Il faut souligner que le projet sur la prolifération des armes qui avait procédé par la remise des armes avec récompense de l’argent en retour aux détenteurs, n’est rien d’autre qu’un fond de commerce.

Avec la même somme qu’ils reçoivent, ils retournent et c’est pour payer d’autres armes. Avec 500.000 Francs CFA, ils peuvent payer plusieurs carabines qu’ils viendront échanger contre de l’argent et la chaîne continue. La justice doit ordonner à fouiller toutes les maisons, tous les magasins, tous les individus de Kayes à Kidal pour rechercher les armes prohibées. Il faut les chercher en brousse comme on cherche les mines.

Si le président IBK a la force nécessaire, pourquoi ne pas prendre en main le ministère de la Défense? Il doit tout faire pour garder le moral de notre armée et ne pas prêter son flanc aux laudateurs de palais qui ne manquent jamais l’occasion. Chaque régime a eu ses laudateurs. Il nous a été rapporté par un ancien qu’un leader  ne voit clair que lorsqu’il est entre les quatre murs. Nous ne souhaitons pas arriver jusque- là et nous souhaitons clairvoyance à notre gouvernance.

Aujourd’hui, avec la présence des communications modernes, chaque président, chaque dirigeant a la possibilité d’être au courant des activés de ses représentants et de ses administrés sur toute l’étendue du territoire national.

Aujourd’hui, si le président veut bien faire, corriger ses erreurs, toutes les possibilités sont devant lui.

 

 

Bonne chance à notre pays, à son peuple et à ses gouvernants, s’ils ont la bonne volonté de bien faire et la volonté de changement dans le sens positif.

Une analyse de Yacouba Aliou

SOURCE: Autre_Presse

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