Des dizaines de combattants du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) ont tenté de pénétrer samedi dans la base militaire de Wawa, dans l’Etat du Niger, près de la frontière avec le Bénin, pour libérer des centaines de jihadistes, ont affirmé à l’AFP les deux officiers sous couvert d’anonymat.
“Les terroristes ont attaqué la base vers minuit en grand nombre mais ont été pulvérisés par l’appui aérien, ce qui a conduit à la mort de huit d’entre eux”, a déclaré l’un des officiers. Trois assaillants, dont leur commandant, ont été capturés au cours de l’attaque, a-t-il ajouté. L’armée n’a fait aucun commentaire officiel.
Avertis par des renseignements, les soldats attendaient que les insurgés attaquent la base, a affirmé un deuxième officier ayant donné le même bilan. Les jihadistes, lourdement armés, ont tenté de faire exploser les portes de la base mais ont rencontré une “vive résistance” de la part des soldats, a-t-il poursuivi. “Il était évident qu’ils voulaient libérer d’autres terroristes détenus dans la base comme ils l’ont fait dans la prison de Kuje”, a-t-il ajouté.
En juillet dernier, des combattants de l’Iswap ont attaqué la prison de Kuje, située près de la capitale Abuja, et libéré des centaines de détenus, dont de nombreux commandants jihadistes. Entre 2017 et 2018, la base de Wawa avait été utilisée comme tribunal pour juger des centaines de jihadistes de Boko Haram et de l’Iswap.
Vendredi, la police nigériane a renforcé la sécurité en particulier dans la capitale après la mise en garde des Etats-Unis et du Royaume-Uni contre un risque “accru d’attaque terroriste” à Abuja. Washington n’a pas donné davantage de détails mais a ordonné aux familles de son personnel diplomatique de quitter Abuja.
De plus en plus, l’Iswap revendique des attaques loin du nord-est, notamment dans les États de Kogi et du Niger, qui bordent tous deux le Territoire de la capitale fédérale (FCT), où se trouve Abuja. L’insurrection jihadiste dans le nord-est a fait près de 40.000 morts et deux millions de déplacés.