Huit soldats maliens ont été tués, quatre sont portés disparus, et près de 60 “terroristes neutralisés”, à la suite d’un affrontement avec des jihadistes présumés dans le nord-est du Mali, la même zone où une quarantaine de civils sont morts cette semaine, a indiqué le ministère de la Défense.
Selon un communiqué de l’armée publié samedi soir, l’aviation malienne est intervenue vendredi pour détruire une “base terroriste” près du Burkina Faso et du Niger.
Le ministère précise que des colonnes de djihadistes armés à moto avaient bloqué l’unité, mais l’armée, soutenue par l’armée de l’air, a tué 57 d’entre eux dans la zone des trois frontières près du Burkina Faso et du Niger, où opèrent aussi côté malien l’armée nationale, les soldats français de Barkhane, les forces spéciales européennes de Takuba, et les Casques bleus de l’ONU au Mali (Minusma), affirme Reuters.
Cette intervention était “au profit d’une patrouille accrochée par des hommes armés non identifiés dans le secteur d’Archam, à l’ouest de Tessit”, à quelques dizaines de kilomètres des frontières du Burkina Faso et le Niger, selon l’armée.
Une quarantaine de civils maliens ont été tués cette semaine, dans cette zone en proie à des affrontements entre jihadistes, par un groupe affilié à l’organisation Etat islamique, ont indiqué vendredi différentes sources locales à l’AFP.
Les jihadistes présumés auteurs de cette tuerie de civils considéraient leurs victimes comme des complices de leurs rivaux, selon les mêmes sources locales.
Tessit, commune rurale de la région de Gao, a été le théâtre des combats entre ces jihadistes ces dernières semaines.
Le Mali est le théâtre depuis 2012 des opérations de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique, ainsi qu’aux violences de toutes sortes perpétrées par des milices autoproclamées d’autodéfense et des bandits. Les forces régulières sont elles-mêmes accusées d’exactions.
Les violences parties du nord en 2012 se sont propagées au centre, puis au Burkina Faso et au Niger voisins. Elles ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés, malgré le déploiement de forces onusiennes, françaises et africaines.
La prise du pouvoir à Bamako par des militaires, auteurs de deux coups d’Etat, en août 2020 puis en mai 2021, n’a pas enrayé la spirale de violences.