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L’ancien premier ministre Ahmed Mohamed Ag Hamani : « Je soutiens la candidature d’Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK.

hamed mohamed ag hamaniJe le voterai le 28 juillet prochain ».

Bonne Lecture : Vous êtes un grand homme politique du Mali. Vous avez occupé beaucoup de postes ministériels et vous avez été Ambassadeur et premier ministre. Parlez-nous un peu de votre expérience du pouvoir.

Ahmed Mohamed Ag Hamani : D’abord, permettez que je remercie votre journal qui a eu le mérite de m’approcher parmi toute la presse malienne. C’est avec humilité et beaucoup d’engagement patriotique que je répondrai à cette question. Contrairement à ce que pensent beaucoup de gens, je ne suis pas un homme politique mais plutôt un homme pratique. Je n’appartiens à aucun courant politique. J’ai des idées claires et pratiques que j’exprime sans crainte ni peur. Quand il s’agit du Mali, de son développement, je n’ai pas d’état d’âme. Je dis haut et fort ce que je pense.

En ce qui concerne mon expérience du pouvoir, effectivement, j’ai eu à exercer de hautes fonctions politiques tant bien qu’au Mali, à l’échelle régionale et internationale. J’ai commence ma carrière politique sous le régime de Moussa Traoré. Le 7 janvier 1978, je suis nommé ministre de tutelle des Sociétés et Entreprises d’État. Le 28 juin 1979, je deviens ministre de l’Information et des Télécommunication990 une carrière de diplomate. Je fus ambassadeur du Mali successivement auprès du Maroc, de la Belgique, du Grand Duché du Luxembourg et de l’Union européenne.

Le 9 juin 2002, le président Amadou Toumani Touré me nomme Premier ministre . Je suis reconduit à ce poste le 12 octobre 2002 et forme un nouveau gouvernement.

Le 28 avril 2004, à la demande du président de la république Amadou Toumani Touré qui souhaite nommer un nouveau gouvernement, je lui ai présenté la lettre de démission de mon gouvernement. Puis, je suis nommé successivement ministre du Plan le 2 août 1980, ministre des Sports, des Arts et de la Culture le 31 décembre 1984, ministre des Transports et des Travaux publics le 6 juin 1986, poste que j’ai occupé jusqu’au 20 janvier 1987.

Je deviens ensuite Haut-commissaire de l’Organisation de mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) avant d’entamer dans les années 1

Ensuite, j’ai créé en 2009 une association dénommé Association pour la revalorisation de l’expertise nationale (Arena). Regroupant des cadres de haut niveau de la fonction publique à la retraite, nous souhaitons mettre notre expertise au service de l’administration publique, du secteur privé et de tout autre partenaire. Vous savez, je n’aime pas parler de moi-même. Je n’aime pas l’emploi du je. Donc, je n’ai pas mené d’activités politiques en dehors de la politique que j’ai conduise en tant que membre des différents gouvernements.

Nous sommes libérés des griffes des terroristes grâce à la France, au Tchad et aux pays amis de la CEDEAO. Citoyen malien, vous êtes enfant du

 

Nord du Mali. Comment avez-vous vécu cette période douloureuse ?

J’ai vécu cette période de manière triste et regrettable. Je n’ai jamais imaginé que le Mali pouvait tomber aussi bas. Quand j’ai entendu l’abandon de l’armée malienne à Tessalit, j’ai piqué une crise. Nous avons été victimes d’une horde de bandits y compris le MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad), des djihadistes et des hommes armés venus de la Libye. Du coup, avec l’avancée de ces hommes sans foi ni loi, le Mali est tombé dans l’abîme. Mais, comme le Mali est un pays béni ; grâce à l’intervention de la France et des amis du Mali, notre pays a été sauvé. Cependant, la traversée du désert n’est pas finie et nous n’avons pas encore atteint l’autre rive. Beaucoup de choses restent à faire pour la stabilité de notre pays. La situation a failli dégénérer. On a souvent fait l’amalgame entre la communauté touareg et le MNLA y compris le cas des arabes. Il faut que les uns et les autres comprennent qu’il ne s’agit pas d’une guerre raciale au Mali. Ceux qui sont entrain d’entretenir ce fléau se trompent de combat et de cible. Le Mali n’a jamais connu un problème ethnique et il n’y en aura pas dans ce pays. C’est vrai qu’il y a eu quelques cas de chasse à l’homme, mais il faut reconnaître que les gens se sont ressaisis le plus vite possible. Ceux qui font de cette rébellion une guerre des touaregs contre l’État malien, s’inscrivent complètement en faux. Ce sont des groupes d’individus mal intentionnés, cherchant à se faire une place au soleil Mali, qui s’adonnent à ces pratiques ignobles et barbares contre notre nation. La quasi totalité des touaregs mêmes ceux de Kidal n’ont rien à voir avec cette bande de groupes armés. Ils veulent absolument créer un conflit entre les touaregs, les arabes et les sonrhaïs. Alors qu’il n’y a rien entre ces différentes ethnies. J’ai vécu cette situation avec beaucoup d’amertumes. J’y ai souffert. Mais, je n’ai pas croisé les bras. Au contraire, j’ai crée avec certaines personnes une plate-forme dénommée Coalition Patriotique pour le Mali (CPM) pour débattre de cette question fondamentale. Malheureusement, je n’ai reçu aucune sollicitation des autorités nationales jusqu’à ce jour. J’ai eu à mener des activités au niveau de la société civile et des associations qui œuvrent pour la cohésion nationale. Notre démarche se situait dans la logique d’une concertation nationale pilotée en premier chef par le premier responsable de l’État, les membres du gouvernement et toutes les composantes de la nation. La nature humaine étant ce qu’elle est ; nous avons malheureusement assisté à cette époque aux querelles de positionnement entre pro-putschistes et anti-putschistes. Cette situation de fait a un peu freiner notre élan mais nous continuons de travailler en silence. Je regrette d’avoir entendu certains hommes politiques dire qu’ils sont contre le coup d’État. C’est une lapalissade. Tout le monde le sait. Il est clairement écrit dans notre constitution que le coup d’État est un crime imprescriptible. Le fait de revenir chaque fois sur ça, constitue à mon avis, un fond de commerce. Il fallait plutôt penser à panser les blessures du Mali. Maintenant, un coup d’État, c’est un accident de parcours. S’il est arrivé, il faut savoir le gérer. Le constat amer qui se dégage, c’est qu’au Mali, à chaque fois qu’un problème se pose, au lieu de s’occuper de le gérer au mieux ; on s’attache aux effets. Cela est grave. Brièvement, voilà, comment j’ai vécu cette crise et je continue de la vivre. Il faut reconnaître que la responsabilité du gouvernement est en cause aussi. On a des milices hors la loi qui gravitent autour de notre pays. Il faut les démanteler et les désarmer. Ils sont sources de problèmes d’ethnisation et de malheurs pour ce pays. Il faut les bannir à jamais. Moi le journaliste, je le dis haut et fort, il n’y a pas de problème ethnique au Mali. Que cela soit compris de tout le monde.

 

Le 28 juillet 2013, nous élirons s’il plaît à Dieu le futur président de la République. En votre qualité de doyen (plusieurs années au gouvernement et dans la diplomatie), quels conseils prodiguerez-vous aux maliennes et aux maliens ? Dites-nous, ouvertement et sans ambages, vous voterez pour qui ? Et pourquoi ?

Je voudrais d’abord lancé un appel. La situation dramatique dans laquelle se trouve aujourd’hui notre pays, implique qu’on arrête des querelles partisanes, claniques. Là où nous sommes, il faut voter la personne ou le responsable politique qui sortira le Mali du gouffre ; qui pourra refaire le Mali, donc réhabiliter l’État à travers sa sécurité et sa justice. C’est ce Mali qu’il faut bâtir. Nous ne sommes plus à la phase des vociférations. Il s’agit plutôt de se poser la question : Qui peut sauver le Mali pour que le Mali ait son honneur, sa dignité, son intégrité et son lustre d’antan ? A mon avis, il faut voter l’homme politique responsable, intègre, engagé et capable de relever les défis du moment. Vous me demandez pour qui je voterai ? Je pense que la loi est claire là-dessus. Le vote est secret et l’individu est le seul responsable de sa conscience. Puisque vous insistez, je vais dévoiler le secret. Tout le monde sait que je soutiens la candidature d’Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK. Je soutiens cette candidature pas en tant que membre du RPM (Rassemblement Pour le Mali), mais comme simple citoyen. Je pense que cet homme peut sortir notre pays du gouffre. Je suis convaincu qu’avec les qualités qu’il a, il peut relever les défis du moment. Pour le respect de l’intégrité du territoire, la restauration de l’autorité de l’État, l’honneur du Mali et sa dignité, il n ‘ y a qu’un seul homme capable de relever tous ces défis. Cet homme, c’est IBK. C’est pourquoi, je voterai pour lui le 28 juillet prochain inc Allah.

Malien, vous êtes du Nord-Mali, est-ce que vous ne pouvez pas jouer un grand rôle, après la formation du nouveau gouvernement, pour tenter de résoudre le problème du Nord, si les nouvelles autorités font appel à vous ?

Écoutez, vous dites que je suis malien, je suis du Nord, tout cela est beau. Je dira plutôt un patriote. En tout cas, je sais que j’ai servi mon pays avec dévouement et honnêteté. Et je continue de servir le Mali de la manière la plus discrète. Pour moi, il n’ y a pas question du Nord, du Sud, du Centre, que sais-je encore ; il s’agit tout simplement du Mali. Au Mali, on dirait qu’il n ‘y a que le Nord seulement. C’est grave. Pour moi, il y a Tombouctou, Gao, Kidal. Le Nord, je ne le connais pas. Maintenant, en ce qui concerne la résolution des problèmes de ce pays ; je suis quand même un cadre de ce pays, un fils de ce pays. Je ne suis pas indiffèrent à ce qui sa passe à Diboli ni à Yorosso tout comme à Ménaka. J’ai souffert de cette rébellion dans mon sang aussi bien que ma famille. J’ai perdu sept (7) membres de ma famille dont mon grand frère de lait. Cela ne m’a pas pourtant amener à entretenir une haine quelconque contre qui que ce soit. Profondément, je suis un croyant. Tout ce qui arrive dont l’être humain ne peut pas résoudre, est dans la main de Dieu. Ce que je déplore, c’est que les autorités aussi les acteurs ne m’ont pas fait appel depuis l’éclatement de cette crise. C’est vrai, en 1963, j’étais encore étudiant. Mais après, toutes les crises, je les ai vécues. Le minimum, c’était de me solliciter. Je crois qu’après avoir occupé toutes ces fonctions et pris ma retraite, c’est l’État qui a besoin de mon expérience. Je ne veux pas paraître ni un savant ni un politologue. Je ne cherche rien car j’ai eu une carrière ascendante grâce à Dieu. Qu’il soit loué ! Je demeure toujours ce serviteur du Mali.

Entretien réalisé par Mamadou Macalou

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