Après l’ancien Pm et ministre de la Défense Soumeylou Boubèye Maiga, mort en détention provisoire sans avoir été entendu dans son dossier, Mamadou CAMARA est sans doute la plus grande victime vivante de la rocambolesque affaire d’achat des équipements militaires et l’avion présidentiel. Aux antipodes de l‘élément déclencheur décédé sans avoir été inquiété le moins du monde, l’ancien porte-parole et non moins Directeur de cabinet d’IBK croupit pour la deuxième fois dans la même affaire à la Maison d’Arrêt Central.
Malin qui pourrait dire dans les détails ce qu’il lui est reproché, mais sa responsabilité dans le dossier ne devrait pas dépasser le cadre d’une correspondance adressée au Ministre de la Défense es qualité directeur de cabinet aux fins d’instruire au nom du président de la République sur le choix du sieur Mohamed Kagnassy comme intermédiaire dudit marché. Incarcéré puis libéré pendant qu’IBK séjournait encore à Koulouba, l’ancien ministre de la Communication devait derechef connaître les affres de la détention au détour du rebondissement de l’affaire pendant cette transition. Il paie ainsi pour avoir endossé par subordination une correspondance qu’il a pris soin de signer avec la mention P/O, chose que son employeur n’avait du reste de son vivant jamais contestée. Le ministère public, partie poursuivante, avaient pourtant tout loisir de clarifier du vivant d’IBK, dont la disparition devrait logiquement sonner l’épilogue de la procédure contre son proche collaborateur.
Quand Bah N’Daou échappe à une poursuite pour haute trahison ?
L’ancien président déchu de la Transition, Bah N’Daou, savoure allègrement sa retraite après son renversement spectaculaire par la deuxième personnalité de l’Etat. Et il s’agit pour le moins d’un repos d’autant plus paisible que mérité. D’autant qu’il bénéficie d’un statut d’ancien président de la République avec l’ensemble des privilèges et avantages qui s’y rattachent. Un statut d’autant plus discutable que la législation y afférente s’applique plutôt aux détenteurs du titre d’ancien président de la République auquel Bah N’Daou ne répond pas pour n’avoir point accédé au plus haut sommet de l’Etat par voie élective. Est tout aussi discutable le confort judiciaire dont il jouit depuis sa libération et qui est manifestement incompatible avec les conditions de son renversement par le tandem des colonels putschistes et les arguments ayant prévalu au deuxième coup d’Etat. Il a été notamment déposé sur fond d’allégations d’actes subversifs aussi graves que la division de l’armée, la divulgation d’informations militaires stratégiques à un pays tiers. Autant de présomptions dignes de dénonciation de haute trahison pour un homme d’Etat sous serment mais à la poursuite duquel ses tombeurs ont renoncé pour des raisons inexpliquées. Ils y ont préféré les fleurs de la réhabilitation probablement parce que les accusations ne reposaient que sur le seul besoin de l’éjecter de son fauteuil.
L’affaire Birama Touré de retour au point mort
Le brûlant dossier de disparition du confrère Birama Touré est décidément passé par tous rebondissements possibles avant d’amorcer un tournant spectaculaire avec l’avènement de nouvelles autorités et leur choix de franchir le Rubicon en confirmant le fils de l’ancien président de la République, Karim KEÏTA, comme principal suspect dans l’affaire au même titre que l’ancien patron de la Sécurité d’Etat, le Général Moussa DIAWARA. Sauf que leur accusation repose sur les dénonciations dont la solidité vient d’être malencontreusement remise en cause par les interrogatoires d’un premier dénonciateur, en l’occurrence le célèbre inspecteur démissionnaire de la police, Papa Mamby KEÏTA. Interpellé pour dénonciation calomnieuse à son arrivée de Paris par la personne à laquelle il avait attribué le témoignage oculaire des sévisses corporelles infligées à Birama Touré, Papa Mamby, l’ex «Épervier du Mandé», n’aurait d’autre argument en soutien à ses allégations que la perte des supports électroniques contenant les preuves. Il s’est ainsi retrouvé sous contrôle judiciaire, un tournant qui rend logiquement sans objet l’action enclenchée contre toutes les personnes dont l’arrestation et la poursuite se justifie par ses douteuses allégations. Et dire que c’est pour leur donner de la consistance que le dossier a été retiré du tribunal de Grande Instance de C.IV pour atterrir en C.VI.
Rassemblées par la Rédaction
Source: Le Témoin