En marge du 47ème forum économique mondial de Davos tenu du 17 au 20 janvier 2017, OXFAM a publié son rapport annuel qui analyse les différentes inégalités économiques et les facteurs qui les sous-tendent.
Chaque année, le rapport fait le bilan des inégalités de richesses en s’appuyant sur les données du rapport de Crédit Suisse et du magazine Forbes sur les richesses dans le monde. Pour informer l’opinion nationale et internationale de la parution de ce rapport et expliquer les données contenues dans ledit document, la représentation d’OXFAM-Mali a organisé dans ses locaux le jeudi 19 janvier 2017 une conférence de presse. Présidée par M. Mohamed Coulibaly, chef de la représentation d’OXFAM-Mali, la rencontre avec les hommes de médias s’est déroulée en présence des autres travailleurs de la Société, des représentants des organisations de la Société civile évoluant dans la promotion économique, comme l’ONG « Publiez ce que vous payez ». Pour OXFAM, il est temps de construire une économie plus humaine qui profite à tous et non à quelques privilégiés.
Faut-il le rappeler, 4 années se sont écoulées depuis que le Forum économique mondial a identifié les inégalités économiques croissantes comme principale menace à la stabilité sociale et trois ans depuis que la Banque mondiale a ajouté à son objectif d’éradication de la pauvreté la nécessité de partager la prospérité. Depuis lors et bien que les dirigeants mondiaux se soient prononcés en faveur d’un objectif mondial de réduction des inégalités, le fossé entre les riches et le reste de la population s’est encore creusé. Ainsi, d’après les chiffres d’OXFAM, seuls 8 hommes détiennent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. Comme quoi, la croissance profite au plus riche, au détriment du reste de la société. Le rapport indique que sans changement, les inégalités croissantes menacent de disloquer nos sociétés. Elles exacerbent la criminalité et l’insécurité et ruinent l’éradication de la pauvreté. L’espoir s’amenuise, laissant plus de place à la peur. «Du Brexit à l’élection de Donald Trump, en passant par la montée préoccupante du racisme ou la défiance vis-à-vis des partis traditionnels et de la politique, il apparaît de plus en plus clairement qu’un nombre croissant de personnes dans les pays riches ne souhaitent plus accepter ce statu quo » souligne le rapport.
La situation dans les pays pauvres
Toujours selon ce rapport, la situation dans les pays pauvres est tout aussi complexe et préoccupante. Au cours des dernières décennies, des centaines de millions de personnes sont sorties de la pauvreté.
Le monde a de quoi en être fier. Pourtant, une personne sur neuf se couche toujours le ventre vide. Si la croissance avait bénéficié aux plus pauvres entre 1990 et 2010, ce sont 700 millions de personnes supplémentaires, principalement des femmes, qui ne vivraient plus dans la pauvreté à l’heure actuelle. Une étude indique que les trois-quarts de la pauvreté extrême pourraient être éradiqués à l’aide des ressources existantes en ajustant la fiscalité et en réduisant les budgets militaires et d’autres dépenses régressives. D’après la Banque mondiale, à moins de redoubler d’efforts pour lutter contre les inégalités, il est clair que les dirigeants du monde ne parviendront pas à atteindre leur objectif d’éradiquer l’extrême pauvreté d’ici 2030.
Les inégalités ne sont pas une fatalité. La réponse populaire aux inégalités ne doit pas accroître les divisions. Ce rapport analyse aussi comment les grandes entreprises et les plus fortunés alimentent la crise des inégalités et ce qui peut être fait pour changer la donne. Ce document revient sur les fausses idées qui nous ont menés dans cette impasse et indique comment construire un monde plus juste basé sur une économie plus humaine qui soit axée non pas sur les profits, mais sur les êtres humains, notamment les plus vulnérables.
En somme, la pauvreté est une injustice car personne ne nait pour être pauvre. C’est le système qui rend l’individu indigent. Les responsables d’OXFAM invitent les uns et les autres au respect de la justice fiscale en combattant l’évasion. Les entreprises et les personnes qui doivent payer l’impôt qu’elles doivent à l’Etat. Chacun doit jouer son rôle en expliquant aux autres, la nécessité de payer les impôts. Ici, explique M. Mohamed Coulibaly d’OXFAM-Mali, « il ne s’agit pas de faire une campagne pour que l’Etat soit riche mais, pour lui permettre de subvenir aux besoins de sa population. Il ne saurait y avoir de paix dans le monde sans une meilleure distribution de la richesse». Alors, œuvrons pour une Economie plus humaine qui remettra l’Homme au centre.
Dieudonné Tembely
Source: infosept