La Mine d’or de Morila implantée dans la région de Sikasso, située à 375 km de Bamako s’achemine progressivement vers sa fermeture prévue pour fin 2019. Pour la reconversion de ce site minier, il est envisagé la mise en place, pour les communautés voisines, d’un projet agropole dont les activités porteront essentiellement sur la production végétale, animale et la transformation agroalimentaire. Le lancement officiel de ce projet a été fait hier, lundi 8 octobre 2018, à Morila (commune de Sanso, région de Sikasso) par le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, en présence des autres membres du gouvernement, des responsables de la société minières dont Dr Mark Bristow, directeur exécutif de Randgold Ressources et de nombreuses autres personnalités. Selon la note technique remise à la presse, la contribution de la Société Morila SA, au projet agropole s’élève à 1.059.967.545 F CFA. Le coût global du projet sur les 4 ans s’élève à 4 156 810 534 FCFA et créera plus de 213 emplois permanents pour le site de Morila et plus de 1100 pour le projet pipeline.
Dans ses mots de bienvenue, le maire de la commune de Sanso, Samou Mariko a souhaité l’implication des jeunes de la localité au projet agropole afin de réduire considérablement l’exode rural. En outre, il a souhaité l’électrification de sa commune pour la conservation des produits et le bitumage des routes de la localité pour une commercialisation efficace des produits agropoles. A la suite du maire, Hilaire Diarra, responsable de la société minière Randgold Ressources a présenté le projet agropole à l’assistance. Dans sa présentation, il a fait savoir que c’est un projet ambitieux qui créera beaucoup d’emplois. « La contribution de la Société Morila SA, au projet agropole s’élève à 1.059.967.545 F CFA. Le coût global du projet sur les 4 ans s’élève à 4 156 810 534 FCFA et créera plus de 213 emplois permanents pour le site de Morila et plus de 1100 pour le projet pipeline », souligne la note technique remise à la presse.
Le document indique que l’espace du site de la mine de Morila sera partiellement utilisé pour les activités de production, de transformation et d’écotourisme, prévus dans le cadre du projet(484 ha sur 1250 ha au total). En outre, la note technique précise que les terres des communautés voisines, soit environ 1.400 ha, le long du canal d’adduction d’eau à partir de la rivière Bagoé (à 35 km du site), seront également aménagées pour les productions agricoles. « Les composantes identifiées pour tester la faisabilité, l’accès au marché et les aspects pratiques de l’agrobusiness à la mine de Morila comprennent cinq secteurs, à savoir : (Aviculture, Pisciculture, Arboriculture, Apiculture, et Production d’Aliments). Ainsi, le projet agropole sera exécuté sur une période d’au moins 30 ans. La phase de démarrage se fera sur 4 ans avec l’accompagnement du Centre Songhaï-Benin », révèle la note technique.
Hilaire Diarra a signalé que l’un des avantages de ce projet agropole est l’amélioration de la sécurité alimentaire et le renforcement des capacités et des compétences des acteurs dans la région en général et dans la zone du projet en particulier. Pour sa part, le directeur exécutif de Randgold Ressources Mark Bristow a dit que le projet renforcera la volonté du gouvernement malien à réduire la pauvreté en promouvant le secteur agricole. Il a dit qu’environ 80% de la population malienne comptaient sur l’agriculture qui représente 45% du PIB du Pays. Il a aussi estimé que 50% des produits agricoles se perdaient pour faute d’industries manufacturières.
Reconversion d’une mine d’or en agrobusiness : Une première en Afrique ?
« Convertir les infrastructures de Morila en une base pour le développement d’une zone agroindustrielle ne développera pas seulement une économie alternative pour la région, mais créera aussi un centre d’excellence pour l’agriculture au Mali », dira Bristow. Et de poursuivre en disant que « C’est un projet très complexe qui a réuni déjà plusieurs entrepreneurs et experts en Agriculture et continuera à le faire. A travers son partenaire Songhaï du Benin, Morila travaillera à attirer des entreprises agricoles à Morila. Il a été convenu d’établir une ONG qui sera le véhicule principal de cette entreprise et qui travaillera avec la communauté locale, le Conseil régional et l’association des anciens travailleurs ».
Bristow a dit que le Gouvernement devra maintenant prendre des décisions d’investissements et fiscales pour stimuler l’environnement des affaires pour ce projet, avec un accent particulier sur l’amélioration des infrastructures régionales pour promouvoir l’accès aux marches. Quant au ministre des mines et du pétrole, Mme LELENTA Hawa Baba BA, elle a indiqué que le secteur minier malien est en train d’aborder la troisième phase de l’activité minière, à savoir la fin définitive de l’exploitation d’une unité industrielle. Cette phase est critique, dit-elle, car se traduisant par une perte massive d’emplois, le rétrécissement de l’économie locale, les probables impacts sur l’environnement. A l’en croire, la vision du Gouvernement est de faire de l’exploitation minière une activité qui participe au développement du pays, par son intégration à l’économie nationale, par la création de richesse et par l’impulsion du développement durable.
A ses dires, le projet agropole de Morila pourrait s’étendre à toutes les autres mines en exploitation en tenant compte des spécificités locales pour gérer l’après-mine. « Mettre les ressources naturelles du Mali au service de son développement économique et social est un défi majeur que le Ministère des Mines et du Pétrole s’attèle à relever avec l’implication de tous les acteurs du secteur minier que sont les sociétés minières, les Partenaires Techniques et Financiers, les organisations de la société civile, les communautés locales, les collectivités », a conclu Mme le ministre.
L’un des temps forts de cette cérémonie fut la visite des stands et celle du projet agropole par le premier et sa délégation marquant ainsi le lancement officiel dudit projet. Dans une interview donnée par le premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, il s’est réjouit de cette initiative agrobusiness qui ouvre des perspectives de création d’emplois. A l’en croire, c’est une première en Afrique, la reconversion d’une mine d’or en agrobusiness. Enfin, il dira que c’est un bel exemple à suivre. La rencontre B to B a mis fin à la cérémonie.
Envoyés spéciaux :
Aguibou Sogodogo
Ousmane Baba Dramé
Source: Le Républicain