En prélude à la préparation du budget d’État, le gouvernement, à travers le ministère de l’Économie et des Finance s’est engagé, depuis quelques années, dans une dynamique de concertation entre les différents acteurs du processus budgétaire. C’est dans cet esprit qu’a été initiée la conférence de lancement du processus budgétaire. L’édition 2021, quatrième du genre, a été lancée hier par visioconférence. C’était sous la présidence du ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou.
Cette rencontre avait pour principal objectif de lancer le processus d’élaboration de Loi de finances au titre de l’année 2022 et permettre aux participants impliqués dans le processus budgétaire d’échanger sur les acquis, les difficultés, les défis et les perspectives de la gestion budgétaire.
Pour ce faire, le directeur général du budget a présenté l’état des finances publiques, le calendrier budgétaire 2022 et les prévisions de croissance pour les prochaines années. «Nous tiendrons dans le cadre du budget 2022 à une relance économique pour retrouver la croissance après la récession de 2020 due à la pandémie du coronavirus. La croissance établie pour 2021 est de 4% et nous projetons une croissance du PIB de l’ordre de 6% en 2022. Nous envisageons également une augmentation des recettes de manière à couvrir les besoins de l’État et faire face à la relance économique», a déclaré Sidiki Traoré.
Le représentant du chef de file des partenaires concernant le groupe thématique économique et finance, Issiaka Coulibaly, a abondé dans le même sens. Il a soutenu que les finances publiques ont été mises à rude épreuve l’année dernière du fait de la crise multidimensionnelle exacerbée par la pandémie de coronavirus. Selon Issiaka Coulibaly, les Partenaires techniques et financiers (PTF) sont disposés à accompagner le Mali dans ce contexte économique difficile. Pour ce faire, ils comptent mettre l’accent sur l’accroissement et la mobilisation des recettes intérieures, une meilleure prise en compte des femmes et des jeunes dans les différents programmes, l’accroissement du rôle et l’impact du secteur privé, la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption et la reforme du secteur fiscal.
Le ministre de l’Économie et des Finances rappellera, de son côté, le contexte macro-économique qui prévaut à l’élaboration du budget 2022. Situation caractérisée par la crise multidimensionnelle et la pandémie de Covid-19 qui a impacté négativement l’économie mondiale, sous régionale et nationale. À ce propos, Alousséni Sanou dira que l’économie nationale a connu une contraction de 2% liée au contexte de la pandémie de Covid-19 et aux conséquences de la situation sécuritaire. Malgré ce contexte difficile, l’inflation est restée maîtrisée et est nettement inférieure au critère de convergence communautaire de 3%, a fait remarquer le patron de l’hôtel des Finances.
Pour lui, les perspectives macroéconomiques du Mali en 2022, incitent à la mise en œuvre d’une politique budgétaire prudente. Cela malgré, a insisté le ministre de l’Économie et des Finances, une reprise de l’activité avec un taux de croissance réel estimé à 5,8%, contre 4,4% attendu en 2021 et une inflation qui ressortirait à 2% contre 1,5% en 2021.
«Cette stabilité macroéconomique doit être consolidée et renforcée à travers une planification budgétaire visant une forte mobilisation des recettes intérieures et une amélioration de la qualité de la dépense en vue de promouvoir une croissance économique durable et inclusive», a indiqué Alousséni Sanou.
Ainsi, le chef du département en charge de l’Économie et des Finances a exhorté les 200 participants virtuels aux travaux à des débats francs et sincères au cours des différents panels thématiques organisés à cet effet.
Les participants au nombre desquels figurent les responsables de programmes, les gouverneurs de régions, les représentants du Conseil national de Transition ou encore les partenaires au développement.
Ils avaient à échanger sur quatre panels thématiques. Il s’agit de l’impact de la Covid-19 sur le plan budgétaire, économique et l’amélioration du processus de la décentralisation budgétaire. Ils se sont également penchés sur l’opérationnalisation des Plans d’engagement dans la gestion budgétaire et la problématique de la mercuriale des prix pour les travaux d’investissement.
Mohamed TOURÉ
Source : L’ESSOR