Le dimanche 2 juillet dernier, Bamako a abrité le sommet extraordinaire du G5 Sahel qui avait pour principal objectif de matérialiser la force conjointe décidée, en février dernier, par les présidents de cinq pays du sahel afin de sécuriser leurs frontières communes. L’événement a enregistré la participation des Chefs d’état du G5 Sahel : Ibrahim Boubacar Keïta (Mali), le président en exercice du regroupement sous régional qui recevait ses pairs Mohamed Ould Abdelaziz (Mauritanie), Idriss Déby Itno (Tchad), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso) et Mahamadou Issoufou (Niger). C’était aussi en présence du président français Emmanuel Macron, invité du Sommet.
Selon IBK, le président malien, en plus de la promesse de financement de 50 millions d’euros de l’Union Européenne, chaque pays du regroupement apportera une contribution de 10 millions d’euros à la force conjointe dont le cout est estimé à 423 millions d’euros. Cependant, pour une réussite de la force conjointe, le président français a demandé aux pays du G5 Sahel des résultats probants dans leur lutte contre le terrorisme.
« Ce sera à vous et à vos armées de convaincre que le G5 peut être efficace, dans le respect des conventions humanitaires. Les résultats doivent être au rendez-vous pour convaincre nos partenaires », a déclaré Emmanuel Macron qui a, aussi, annoncé le lancement prochain d’une alliance pour le Sahel afin de mobiliser les partenaires. Le président français a promis une enveloppe de 200 millions d’euros pour les pays du G5 Sahel afin de promouvoir le développement dans le Sahel.
Détermination contre l’ennemi commun
Les 5 pays du G5 Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie, Tchad) ont décidé d’enclencher la vitesse supérieure dans l’opérationnalisation de leur force conjointe devant sécuriser leurs frontières communes. Lors du sommet extraordinaire du G5 Sahel, le dimanche dernier à Bamako, Ibrahim Boubacar Kéïta, le président de la République du Mali et président en exercice du regroupement, a fait part de leur détermination face au terrorisme. « Nous constatons tous les jours les effets ravageurs du terrorisme, de la criminalité transnationale organisée et de l’extrémisme violent sur la situation socio-économique de vastes zones de notre continent. Ces phénomènes substituent aux activités licites une économie criminelle à grande échelle. Elles détruisent le tissu social traditionnel et ne laissent souvent aux populations d’autres choix que celui de la conversion au pire, en se soumettant aux groupes terroristes et/ou en s’y enrôlant pour leur sécurité et leur survie », a déclaré, à l’ouverture du Sommet, le président malien. « Il est donc de notre devoir d’enrayer ensemble une gangrène qui menace de larges portions de nos territoires et expose notre jeunesse à l’errance », selon IBK.
Obligation de résultats et urgence d’accélérer l’Accord de paix
L’invité d’honneur du Sommet, le président français Emmanuel Macron, s’est réjoui de la mise en place de la force du G5 Sahel. Le président français a assuré que cette force du G5 Sahel ne se substituera ni à la force Barkhane, ni à la Minusma, mais elle vient en appui. Il a insisté sur la nécessité d’avoir très rapidement des résultats dans la lutte contre les terroristes qui écument le Sahel. « Ce sera à vous et à vos armées de convaincre que le G5 peut être efficace, dans le respect des conventions humanitaires. Les résultats doivent être au rendez-vous pour convaincre nos partenaires », a indiqué Emmanuel Macron.
« Nous avons affaire à des terroristes, des voyous, des assassins…Nos ennemis sont lâches, mais courageux. Donc il faut les combattre. Notre avenir est commun. Je vous assure de ma détermination», a soutenu le président français. Le président français a aussi, lors du Sommet, annoncé que 200 millions d’euros seront investis, à travers l’AFD, dans les pays du G5 Sahel. Cette aide vise à financer les actions de développement que sont : l’éducation, la formation, l’agriculture, le pastoralisme, la lutte contre les changements climatiques, la gouvernance…
Lors de ce sommet du G5 Sahel, il fut aussi question de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Si selon le président malien, « le train de la paix avance, avec assurance et confiance », le président français estime qu’il faut accélérer la mise en œuvre de l’Accord signé à Bamako il y a de cela deux ans.
La force conjointe dont le commandement sera basée à Sévaré, dans la région de Mopti au centre du Mali, sera doté au départ de 5000 soldats. Son déploiement effectif est prévu en septembre.
M.K. Diakité