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L’amorce de la détente diplomatique : Coup d’arrêt à la visée va-t-en guerre de Choguel

Tout indique à croire, dans les coulisses, que les autorités de la transition, décidément enclines à trouver une bouffée d’oxygène dans la guéguerre diplomatique qui mine les rapports entre le Mali et ses principaux voisins, veulent proposer à la Cedeao un nouveau calendrier pour la suite de la transition. Un nouvel état d’esprit qui met un coup d’arrêt à l’option va-t-en guerre d’un Choguel Kokalla Maïga, toujours aussi agressif que provocateur sur le plan diplomatique.

 

Tous les esprits bienveillants l’avaient prévenu en son temps : rien ne sert d’alimenter la polémique vindicative et stérile avec des partenaires traditionnels, en l’occurrence la Cedeao, si l’enjeu est toujours de revenir sur la table du dialogue pour envisager quelque solution de crise que ce soit.

Eh bien ! Nous y sommes : après la tempête diplomatique, renforcée par les sanctions économiques et financières imposées au Mali par la Cedeao, sur fond de répliques acerbes de la partie malienne, les voilà aujourd’hui, dans les profondeurs des coulisses, les autorités de la transition, entrain de chercher à prendre langue avec les représentants de l’organisation sous-régionale.

Histoire de calmer le jeu, en mettant balle à terre, comme le dira l’autre, pour amorcer la détente diplomatique autour du pays qui, il est certain, aura du mal à s’en sortir, en dehors d’une solution négociée à la fois au plan national et sous-régional.

Déjà, au plan interne, depuis quelque temps, des discussions préparatoires sont annoncées au niveau du ministère de l’Administration territoriale, mettant aux prises les acteurs nationaux, en vue de dégager, nous a-t-on confirmé, un calendrier consensuel  de la transition, acceptable par tous, qui sera présenté à la Cedeao.

Il est évident que les lignes bougent du côté des autorités de la transition, lesquelles ont de plus en plus tendance à rouvrir les canaux du dialogue avec la communauté sous-régionale, dans le but certain de desserrer sur le pays l’étau des sanctions économiques dont les conséquences néfastes, on le sait, commencent déjà à se faire sentir au niveau des familles.

Parallèlement aux initiatives de dialogue à l’interne, un véritable ballet diplomatique est mené, depuis quelques jours, par le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, celui-là même qui était également beaucoup actif dans les médias, appelant au respect diplomatique de son pays.

On l’a vu, ces derniers temps, en tant qu’émissaire du président Assimi Goïta auprès du président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, il  a entamé des questions politiques les plus difficiles et les plus sensibles sur les moyens d’un retour rapide et convenable du Mali à l’ordre constitutionnel normal.

Il est à rappeler que le froid diplomatique avait totalement assombri les relations entre le Mali et la Cedeao d’abord suite à l’expulsion de ce pays du représentant de l’organisation sous-régionale, ensuite après les sanctions drastiques imposées au Mali après la présentation par la junte militaire d’un chronogramme de cinq ans, comme durée effective de la transition.

Un chronogrammequi a été jugé non convenable et pas acceptable par la Cedeao, et sera également rejeté par l’UA. Dans  un communiqué rendu public il y a quelques jours, l’organisation continentale anon seulement approuvé les sanctions de la Cedeao contre le Mali, mais aussi  elle a incessamment invité les autorités de la transition à trouver plus rapidement les moyens d’amorcer le retour à l’ordre constitutionnel normal.

Dès lors que la diplomatie s’active, au plan sous-régional, à réchauffer les relations avec les pays de la Cedeao, on voit alors mal l’option va-t-en guerre du Premier ministre de la transition qui s’effrite. Un coup d’arrêt décisif est porté au scénario agressif du Premier ministre.

Ces derniers temps, tel que l’on a pu s’en apercevoir, Choguel Kokalla Maïga a, partout où il s’est trouvé, multiplié les propos va-t-en guerre au plan diplomatique, mettant à mal les relations avec plusieurs partenaires traditionnels, notamment la France, face à laquelle il ne s’est pas accommodé de subtilités diplomatiques pour asséner ses accusations.

L’expulsion de l’ambassadeur de la France a été le dernier épisode d’un bras-de-fer diplomatique entre les deux pays, au cours duquel le Premier ministre de la transition, Choguel Kokalla Maïga, n’a ménagé ni les invectives ni les coups de gueule pour exprimer tout le bien qu’il pense de ce pays et de ses relations troubles avec le nôtre.

Pendant cette tempête diplomatique, à la fois trouble et agitée, si le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, moins expressif que jamais, n’a pas été aperçu publiquement de contredire le chef de gouvernement, ce n’est pas pour autant, selon certaines indiscrétions, que les deux personnalités soient en  phase  sur toutes les questions qui fâchent.

Et pour cause, les derniers événements sociopolitiques apparaissent, comme bon nombre d’observateurs l’ont confirmé, comme une sorte de désaveu à l’encontre d’un Premier ministre, volontairement agressif au plan diplomatique. Il s’agit notamment des commissions techniques, mises en place au niveau du ministère de l’Administration territoriale, et totalement hors de contrôle du Premier ministre et de son ministre chargé des Réformes constitutionnelles, devant discuter et proposer un chronogramme consensus pour la sortie de crise.

Il en est aussi des initiatives du réchauffement diplomatique avec la Cedeao qui sont menées par le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, échappant, on le voit, aux sanctions à la fois de la Cedeao et de l’UE, et qui a la latitude de voyager pour apporter le message du président de la transition à ses pairs.

On le voit bien, la posture va-t-en guerre du Premier ministre, trop longtemps actionnée sur les sujets qui fâchent, aussi bien qu’elle s’émousse au gré des circonstances, le propulse vers des lendemains bien incertains.

Tout cela, parce que le pays ne peut pas évoluer en vase-clos face à son environnement politico-économique immédiat, comme la Cedeao, et face au reste du monde.

Oumar KONATE

Source : La Preuve

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