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L’agriculture occupe une place importante dans l’économie malienne puisqu’elle en est la première branche avec une contribution de 40 % au produit intérieur brut et fait vivre plus de 60 % de la population du pays.
Nous disposons de plus de 2,2 millions d’hectares de terres aménageablespour y faire de l’agriculture irriguée et commerciale. Des efforts ont certes été accomplis mais sont encore insuffisants au regard du contexte écologique actuel et du contexte sahélien confronté au changement climatique et à une pluviométrie de moins en moins importante. Il faut donc changer de stratégie pour trouver d’autres ressources en eau capables d’assurer les cultures pendant les douze mois de l’année.
Une Agence pour mieux gérer l’eau
et l’exploitabilité des terres
Dans nos zones rurales, on ne cultive que pendant trois, quatre ou cinq mois, ce qui laisse une vacance trop importante. C’est pourquoi le président Ibrahim Boubacar Keita a décidé de mettre en place une structure dédiée pour stimuler les aménagements et faciliter l’accès à l’eau agricole.
Une meilleure gestion de l’eau agricole signifie aménager suffisamment d’espaces pour les producteurs et trouver les moyens d’améliorer les modes d’exploitation de l’eau souterraine. L’ATI, créée en 2015 s’est vue doter d’une grande autonomie et d’un budget conséquent, reflets d’une volonté politique forte.
Notre mission est l’aménagement et la mise en valeur d’environ 9 000 hectares de terres irrigables, ainsi que l’installation d’exploitations agricoles. Des portions de parcelles déjà aménagées seront données aux exploitants. Afin que ces exploitations soient rentables des infrastructures de commercialisation seront créées.
Trois grands projets en cours avec la Banque mondiale
Nous sommes également soutenus dans nos actions pour les programmes d’investissements prioritaires, notamment sur trois grands projets en cours de réalisation ; le premier, Projet d’appui régional à l’initiation pour l’irrigation au Sahel, vient d’être approuvé par la Banque mondiale. Il porte sur un investissement de 25 millions d’euros dans les aménagements hydro-agricoles, complété par une contribution espagnole de 10 millions d’euros.
Le second – toujours avec la Banque mondiale –, de 150 millions de dollars dans la zone d’Alatona (située au sein de l’Office du Niger) est le projet de développement de l’agriculture irriguée commerciale en zone Office du Niger, qui se trouve être l’un des programmes les plus importants de l’ATI. Cette zone dédiée à la production agricole est déjà sécurisée et l’est davantage, grâce au plan de sécurisation de la zone Office du Niger, où des militaires comme les forces de la MINUSMA sont déployés, avec la force conjointe du G5-Sahel.
L’État essaie cependant de mettre le focus là où les grands investissements sont possibles pour mieux les sécuriser. Le troisième projet, de 80 millions de dollars, concerne les zones arides pour y fixer les populations qui, en raison de l’aridité des sols, fuient ces terres pour gagner le Sud ou le centre du pays. C’est le Projet de développement de la production agricole dans les zones semi-arides du Mali , lancé officiellement le 7 mars 2019.
L’interface des investisseurs
Placée sous la tutelle du Dr Nango Dembélé, ministre de l’Agriculture, l’ATI a élaboré un plan d’investissements pluriels sur cinq ans, et qui court désormais depuis 2016. Nous voulons aller vite : il nous faut donc travailler beaucoup plus avec les investisseurs et les privés, dont nous sommes l’interface.
Au sein du ministère de l’Agriculture, nous sommes chargés de la promotion des Partenariats public-privé (PPP). C’est une politique que l’État vient de mettre en place en créant une unité spécifique rattachée à la Primature. Ce sont nos interlocuteurs.
Nous travaillons sur la grande irrigation, sur l’irrigation privée et l’agriculture commerciale tandis que nos collègues du génie rural travaillent sur l’irrigation de proximité. Dans le cadre de nos programmes, nous sommes chargés des « nouveaux villages agricoles ».
Les « nouveaux villages agricoles »
Une politique de développement rural a été mise en place, destinée à « fixer » les populations rurales. C’est un espace où l’on installe la population en lui aménageant toutes les commodités de façon qu’ils puissent produire, transformer et commercialiser sur place… avec les voies d’accès nécessaires.
Les premiers « villages » seront créés dans la zone de l’Office du Niger sur 3 200 hectares avec les études de faisabilité et des appels d’offre qui ont débuté en 2018. Nous sommes maintenant en phase de négociation avec un ensemble de partenaires.
Au moins quatre investisseurs privés sont intéressés pour réaliser, clés en main, ce projet de 61,5 milliards de Francs CFA. C’est l’unité PPP qui aidera à décider de l’attribution de ce marché. C’est un concept qui est lui-même complémentaire des agropoles, un espace beaucoup plus large qui définit d’autres priorités pour le développement de leur zone.
En recherche d’investisseurs sur la création d’agropoles
Nous avons également lancé deux études : une étude sur l’agropole périurbain de Bamako avec une agriculture beaucoup plus intensive, agropole financé par la BAD (Banque Africaine de Développement), et une étude sur trois autres agropoles à Ségou, Sikasso et Kidal, pour lesquels nous aurons besoin d’investisseurs.
Nous réalisons également des aménagements pastoraux. Ainsi ces deux dernières années, il n’y a pas eu suffisamment de pluie et donc peu de pâturages, l’élevage a beaucoup souffert. L’urgence ? Aménager des points d’eau pour pouvoir abreuver les animaux et aménager des cultures fourragères.
Enfin, dans le cadre de son mandat, l’ATI est également chargée de faire des aménagements agropoles pour la pêche, car en plus d’être péché, le poisson s’élève ; il convient donc de créer les meilleures conditions pour son élevage grâce à l’aquaculture.
Un potentiel gigantesque
de production brute et de transformation
Le Mali est une destination sûre pour les investissements en matière agricole et présente un marché potentiel pour les produits bruts comme pour les produits transformés. Un marché qui concerne non seulement le Mali, mais toute la sous-région avec un potentiel d’exportation important.
Il faut donc continuer à faire confiance au Mali et au secteur agricole, principale source de croissance – je le répète – de l’économie malienne.
Il ne faut pas avoir peur car il y a ici des gens capables de les appuyer et de les accompagner dans tout ce qu’ils veulent entreprendre chez nous pour participer au développement du pays.
Nous sommes en mesure d’accompagner les privés dans leur projet et les aider à formuler et concrétiser leurs projets d’investissement.
Africapresse