Bamako, le 23 Décembre 2020: l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH) s’inquiète à nouveau du rétrécissement de la liberté d’expression au Mali et du regain des arrestations parfois extra-judiciaires. Par conséquent, elle invite les autorités de la transition à préserver davantage les libertés fondamentales consacrées dans la Constitution du 25 février 1992 et dans la Charte de la Transition.
Du 20 décembre à aujourd’hui, six cas d’arrestation auraient été opérés par la Sécurité d’État du Mali. Il s’agit de Mohamed Youssouf Bathily, Activiste et Animateur Radio, Vital Robert DIOP, Directeur Général PMU, Souhahébou COULIBALY, Directeur Général de AGEFAU, Aguibou Tall DG adjoint AGEFAU, Madou KONE, Payeur Général Trésor Public, Sékou TRAORE Secrétaire général de la Présidence, Sékou TRAORE Receveur du District.
Si les motifs de ces arrestations et détentions ne sont pas officiellement connus, l’AMDH condamne les conditions dans lesquelles elles sont intervenues. En effet, il nous revient de constater que ces arrestations sont organisées par la Sécurité d’État dont les locaux servent aussi de lieux de détention.
Dans un communiqué datant du 14 mai 2020, l’AMDH avait condamné en son temps ces modus operandi des Services des Renseignements Généraux qui ne doivent en aucun cas se substituer aux juridictions légalement instituées au Mali.
L’AMDH rappelle aux plus hautes autorités qu’il urge de repenser le rôle de la Sécurité d’État et de judiciariser tous les dossiers se trouvant en son sein en vue de se conformer aux textes en vigueur en République du Mali, tel que proposé par l’AMDH dans sa contribution aux journées de concertation nationale sur la Transition.
Enfin, l’AMDH tient à réaffirmer sa détermination à la défense de la liberté d’expression et de l’État de droit au Mali.
Fait à Bamako, le 23 Décembre 2020
M. Sekou KONARE
Secrétaire Général de l’AMDH