Après la suspension de leur grève illimitée, le temps de la fermeture des classes, jusqu’au 4 janvier, le Syndicat national de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SNESUP) a déposé posé, le 21 décembre 2020, un nouveau préavis de grève de 5 jours sur la table du ministre du Travail de la Fonction Publique, Porte-parole du Gouvernement, allant du 5 au 9 janvier 2020. Les professeurs de l’Enseignement supérieur dénoncent notamment la lenteur artificielle dans l’application des points 2 et 4 du Protocole d’accord du 18 mai 2017 ; la violation des articles 66 et 97 du Statut des Enseignants-Chercheurs relatifs à l’application de l’augmentation de 20% de la grille indiciaire et de 03 ans de l’âge de départ à la retraite des fonctionnaires.
Ce lundi 21 décembre 2020, deux lettres du SNESUP ont parachuté sur la table du ministre du Travail. Si la première était relative à la suspension de sa grève illimitée entamée depuis quelques semaines, la seconde concernait un nouveau préavis de grève de 5 jours.
« Par la présente, j’ai l’honneur de vous informer que la grève illimitée du SNESUP a été suspendue le jeudi 17 décembre 2020 suite à la suspension des cours jusqu’au 04 janvier 2021 par le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique », indique la première lettre signée du Dr Abdou Mallé, secrétaire général.
Dans la seconde lettre, le SNESUP dénonce la lenteur artificielle dans l’application des points 2 et 4 du Protocole d’accord du 18 mai 2017 ; la violation des articles 66 et 97 du Statut des Enseignants-Chercheurs relatifs à l’application de l’augmentation de 20% de la grille indiciaire et de 03 ans de l’âge de départ à la retraite des fonctionnaires ; la non-application de la prime de recherche conformément à l’article 34 du Décret N° 2017-0850/P- RM du 09 octobre 2017 fixant les modalités d’application du Statut des Enseignants-Chercheurs ; l’utilisation abusive de la subvention de l’Etat au détriment des travailleurs contractuels de l’Institut d’Économie Rurale (1ER) ; le blocage de la régularisation de la situation administrative et financière des agents à l’Institut d’Économie Rurale (1ER), au Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS), à l’Institut National de la Santé Publique (INSP), à la FMOS/FAPH, à l’ENI-ABT, à l’IUG ; les difficultés de fonctionnement des Facultés et Instituts universitaires liées au blocage de leur quote-part des ressources propres ; Constatant le non-respect des cadres organiques de certaines structures ; le licenciement arbitraire des agents du Centre Régional de Recherche Agronomique de Sotuba pour faits de grève ; l’opération de retenues arbitraires sur les salaires des doctorants de l’Institut National de Formation en Sciences de la Santé (INFSS) ; les conditions d’accès et de travail pénibles au pôle universitaire de Kabala ; le non-respect du point 5 du Protocole d’accord du 18 mai 2017 relatif au rétablissement du fonds « Etudes et Recherche » ; le retard chronique dans le payement des heures supplémentaires et des frais des tâches liées aux examens et l’insécurité grandissante dans l’espace universitaire.
Par conséquent, il exige la satisfaction de sept points de revendication. Il s’agit de
1.Les points statutaires :
L’application de la grille plancher 1368 et plafond 3000 aux Enseignants-Chercheurs ;
l’application immédiate des articles 66 et 97 du Statut des Enseignants-Chercheurs en vue de l’augmentation de 20% de la grille indiciaire et de 02 ans de l’âge de la retraite pour les Professeurs/Directeurs de Recherche et les Maîtres de Conférences/Maîtres de Recherche ; l’application immédiate de la prime de recherche conformément à l’article 34 du Décret N° 2017- 0850/P-RM du 09 octobre 2017 fixant les modalités d’application du Statut des Enseignants- Chercheurs ;
2.Les arriérés d’heures supplémentaires, les tâches liées aux examens et la régularisation des salaires :
le payement immédiat des arriérés d’heures supplémentaires et des frais des tâches liées aux examens des structures ;
Le payement des heures supplémentaires dues aux enseignants permanents exclus de l’arrêté de payement de 2016-2017 et 2017-2018 à la FSEG ;
le rétablissement immédiat des retenues arbitraires opérées sur les salaires des doctorants l’Institut National de Formation en Sciences de la Santé (INFSS) et le déblocage des demandes de congés de formation ;
l’alignement immédiat des salaires des agents fonctionnaires de l’Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Amed Baba de Tombouctou hiérarchisés le 1er octobre 2019 ; l’effectivité du payement des salaires des travailleurs contractuels de l’Institut d’Économie Rurale (1ER) par la subvention de l’Etat ;
3.Le recrutement et la carrière :
le dessaisissement immédiat du Directeur du Centre National des Concours de la Fonction Publique de la gestion du dossier d’intégration dans la Fonction Publique des 59 travailleurs contractuels pour incapacité avérée ;
le maintien de la date du samedi 26 décembre 2020 pour l’organisation du test d’aptitude des 59 travailleurs contractuels de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ; le maintien du reclassement de 11 des 59 travailleurs contractuels dans la catégorie professionnelle “A” conformément aux résultats des travaux de la commission technique ; la gestion des dossiers des contractuels en instance y compris ceux de 2015-2020 pour leur intégration dans la Fonction Publique ;
la hiérarchisation des Attachés de Recherche et des Assistants par la relecture de l’article 15 du Décret N° 2017-0850/P-RM du 09 octobre 2017 fixant les modalités d’application du Statut des Enseignants-Chercheurs ;
l’affectation immédiate des Enseignants-Chercheurs recrutés en 2017 dans les hôpitaux ; l’effectivité du fonds « Etudes et Recherche » pour les institutions d’enseignement supérieur et de recherche ;
4.La gouvernance :
l’effectivité de la régularisation de la situation administrative et financière des agents de l’Institut d’Économie Rurale (1ER), du Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS), de l’Institut National de Santé Publique (INSP), de la FMOS/FAPH, de l’ENI-ABT ;
l’application du Procès verbal de conciliation du 27 janvier 2020 par rapport à l’Unité de Formation et de Production (UFP) de l’IUG ;
la délégation de pouvoir aux Directeurs des Instituts et aux Doyens des Facultés pour la gestion de leur quote-part des ressources propres ;
l’annulation de la décision de licenciement des agents du Centre Régional de Recherche Agronomique de Sotuba pour faits de grève ;
la signature du décret d’attribution de passeports de service aux enseignants-chercheurs ;
5.Le respect des cadres organiques des structures :
la nomination immédiate du nouveau Recteur de l’Université de Ségou et l’élection des Doyens, des Vices-Doyens et des Chefs de DER de cette université ;
la nomination du Vice-Recteur de l’Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako (ULSHB) ;
la nomination d’un Directeur Général Adjoint à l’Institut de Pédagogie Universitaire (IPU), au Laboratoire Central Vétérinaire (LCV) et à l’Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Amed Baba de Tombouctou (IHERI-ABT) ;
la nomination du Directeur Général Adjoint et des Sous Directeurs à la Direction Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (DGESRS) ;
le respect du cadre organique complet du Centre National de Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) et de l’Institut National de Formation en Sciences de la Santé (INFSS) ;
la nomination d’un Directeur des Etudes à l’Ecole Normale Supérieure (ENSup) et à l’Ecole Normale d’Enseignement Technique et Professionnel (ENETP) ;
l’élection des Chefs de DER à l’Institut National de Formation en Sciences de la Santé (INFSS) et à l’Institut National de Formation des Travailleurs Sociaux (INFTS) ;
6.Les infrastructures et les équipements :
l’acquisition de deux navettes de 52 places au profit des travailleurs du pôle universitaire de Kabala ;
la construction d’une cité des enseignants au pôle universitaire de Kabala ;
la construction et l’équipement de la bibliothèque universitaire centrale (BUC) ;
7.La sécurité :
l’opérationnalisation du plan de sécurisation de l’espace universitaire ;
la sécurisation du patrimoine foncier des Universités, des Grandes Écoles et des Institutions de recherche ;
l’attribution de blouses et de badges au personnel.
Si l’ensemble de ces doléances n’étaient satisfaits, le SNESUP se donne le droit d’observer une grève de 5 jours à compter du 5 janvier 2020.
Par Sidi DAO
Source : INFO-MATIN