La Sous-secrétaire à la maîtrise des armements et à la sécurité internationale, l’ambassadrice Bonnie Denise Jenkins, estime que le TNP est la pierre angulaire du régime de non-prolifération nucléaire depuis plus de 50 ans. Selon elle, l’évolution de la situation à la centrale nucléaire de Zaporizhzhya en Ukraine, résultat de l’invasion à grande échelle de la Russie, est un autre exemple son comportement irresponsable de la Russie en tant qu’État doté d’armes nucléaires. C’était à la faveur d’un point presse numérique organisé le week-end dernier, par le Centre Media Hub du département d’Etat.
Il faut rappeler que le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) est un traité international conclu en 1968 et signé par un grand nombre de pays. Il vise à réduire le risque que l’arme nucléaire se répande à travers le monde, et son application est garantie par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Cependant, la Fédération de Russie et le Président Poutine ont ébranlé la communauté internationale avec la menace d’un accident nucléaire à deux reprises déjà depuis qu’ils ont envahi l’Ukraine au début de cette année : en s’emparant de la centrale nucléaire de Tchernobyl, au cours des premiers jours de l’invasion, puis en utilisant une rhétorique nucléaire provocatrice dans le contexte de l’agression russe. Tchernobyl a retrouvé le plein contrôle ukrainien cinq semaines après la saisie, mais pas sans endommager les installations. Pour notre conférencière, les coups de sabre nucléaires de la Russie étaient particulièrement troublants, « étant donné qu’au début du mois de janvier de cette année, la Russie a réaffirmé dans une déclaration conjointe avec les quatre autres États dotés d’armes nucléaires le principe selon lequel une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée », dit-elle. Toutefois, le sous-secrétaire pense que les actions de la Russie à la centrale nucléaire de Zaporizhzhya ont créé un risque sérieux d’accident nucléaire. A cet effet, elle prévient qu’un rejet dangereux de rayonnement pourrait menacer non seulement la population et l’environnement de l’Ukraine, mais aussi affecter les pays voisins et l’ensemble de la communauté internationale. A ses yeux, le risque de rejet de rayonnement pourrait être pratiquement éliminé si la Russie rendait le contrôle de la centrale nucléaire de Zaporizhzhya à l’Ukraine et se retirait complètement du territoire souverain de l’Ukraine.
« La Russie doit immédiatement cesser ses opérations militaires autour de l’usine et permettre au personnel ukrainien qui y travaille d’assumer ses responsabilités sans la contrainte des forces armées russes », affirme-t-elle. A l’entendre, la Russie devrait également s’engager à garantir un accès sûr aux experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique, l’AIEA, pour évaluer la sûreté et la sécurité de tous les aspects de la centrale, et à respecter les sept piliers de la sûreté et de la sécurité nucléaires de l’AIEA. Par ailleurs, le sous-secrétaire espère que la rencontre de New York sera fructueuse. Ladite rencontre où plus de 190 États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, sont engagés dans des discussions intenses et de haut niveau sur la manière dont la communauté internationale peut continuer à travailler ensemble pour empêcher la propagation des armes nucléaires, parvenir au désarmement nucléaire et promouvoir les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire.
Cette rencontre pour elle, sera l’occasion non seulement de renforcer cet accord multilatéral vital, mais aussi de prouver une fois de plus que l’ordre international fondé sur des règles, qui nous a maintenus prospères pendant plus de 70 ans, continuera d’apporter la paix et l’harmonie tant que nous travaillons tous ensemble de manière responsable. « Nous continuons d’œuvrer en faveur d’un résultat consensuel qui reflète l’engagement durable de toutes les parties au TNP envers la non-prolifération nucléaire, le désarmement et les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire » ; a-t-elle conclu.
Ibrahima Ndiaye
Source : Mali Tribune