La création de l’Alliance des États du Sahel (AES) en août 2023, en tant que refonte du G5 Sahel, a suscité un vif intérêt dans la région et au-delà. Cependant, cette initiative régionale est confrontée à une série de défis qui remettent en question sa capacité à atteindre ses objectifs en matière de stabilité et de sécurité. Dans cet article, nous analysons en profondeur la crise socio-politique liée à l’AES et ses principaux aspects.

           AES vs. G5 Sahel : Une Nouvelle Approche Face aux Défis du Sahel

Contexte historique et comparaison avec le G5 Sahel

Bamada.net- L’AES est née de la nécessité de relever les défis persistants auxquels la région du Sahel est confrontée en matière de sécurité et de développement. Contrairement à son prédécesseur, le G5 Sahel, qui avait suscité un certain espoir lors de son lancement en 2014, l’AES est accueillie avec un scepticisme généralisé et des critiques. Cette méfiance s’explique en partie par les résultats mitigés du G5 Sahel, qui n’a pas réussi à contenir efficacement l’insurrection dans la région.

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La charte de l’Alliance et ses similitudes avec l’OTAN

La charte de l’AES impose aux membres l’obligation de fournir une assistance mutuelle en cas de menace, ce qui rappelle les principes de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Cependant, contrairement à l’OTAN, qui dispose de ressources militaires considérables, l’AES risque de rencontrer des difficultés pour mettre en œuvre sa charte, en raison des ressources militaires déjà sollicitées par les pays membres dans leurs propres défis sécuritaires. Cette disparité de capacités est une source de préoccupation quant à la crédibilité de l’Alliance.

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Isolement international

Un élément notable de la crise actuelle réside dans l’absence de soutien international substantiel pour l’AES, contrairement au G5 Sahel précédent, qui avait bénéficié du soutien financier et logistique de plusieurs acteurs internationaux. Cette absence de soutien indique un certain isolement des pays membres de l’AES sur la scène internationale. Pourtant, la montée des menaces liées à la rébellion, au terrorisme et aux interventions militaires dans la région rend impérative une coopération internationale. Cet isolement pourrait limiter la capacité de l’Alliance à faire face efficacement à ces défis.

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Instabilité croissante dans la région

Les récentes attaques à Léré, Bourem et Tombouctou mettent en évidence l’instabilité croissante dans la région, avec des groupes armés intensifiant leurs attaques. Cette situation met à l’épreuve les ressources limitées des pays membres et révèle leur incapacité croissante à contenir les insurrections. L’incapacité à assurer la sécurité dans leurs propres pays fragilise davantage la crédibilité de l’Alliance.

Situation individuelle des pays membres

Chacun des pays membres de l’AES fait face à des défis spécifiques. Par exemple, le Burkina Faso a connu une recrudescence de la violence depuis le coup d’État militaire survenu il y a un an. Le Niger fait face à une situation similaire malgré les progrès réalisés sous le régime renversé en juillet dernier. Ces défis individuels compliquent la capacité de l’Alliance à agir de manière coordonnée et efficace.

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Perception de l’Alliance

L’Alliance des États du Sahel est perçue par certains comme une tentative désespérée de légitimer et de soutenir les gouvernements en place, en réponse aux sanctions internationales et à l’insécurité croissante. Pour gagner en crédibilité, les dirigeants de ces pays devront démontrer leur engagement en faveur de la stabilité et de la paix régionales. La communauté internationale adopte une approche prudente et méfiante, attendant de voir si cette alliance servira véritablement l’intérêt commun ou renforcera simplement le pouvoir des régimes issus de coups d’État.

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En conclusion, l’Alliance des États du Sahel est confrontée à d’importants défis pour atteindre ses objectifs de stabilité et de sécurité dans la région. Le manque de ressources, l’isolement international, l’instabilité croissante et les défis individuels des pays membres contribuent à la perception mitigée de cette initiative. La réussite de l’Alliance dépendra de la capacité des pays membres à surmonter ces obstacles et à démontrer leur engagement envers la paix et la stabilité régionales. Le monde observe attentivement l’évolution de cette situation cruciale pour la sécurité globale et la stabilité de la région du Sahel.

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Ladji Djiga Sidibé

Source: Bamada.net