Nul ne peut nier que depuis son indépendance acquise en 1962, le régime algérien se complaît de sa rente des hydrocarbures et ce, alors que son économie n’a pas été diversifiée, ce qui explique sa totale impasse aujourd’hui.
Le régime algérien se trouve aujourd’hui dans l’incapacité financière totale de pouvoir satisfaire les besoins alimentaires de sa population puisqu’il est dans l’incapacité de produire de quoi habiller, soigner et équiper le peuple algérien et se retrouve à tout acheter à l’étranger, alors qu’il se trouve à la veille du mois sacré du mois de Ramadan et de l’Aïd El Fitr.
De plus, l’agriculture et ses dérivés, détruite par le Colonel Boumedienne dès son arrivée au pouvoir, ne permettent de satisfaire qu’au plus 45% de la population algérienne au moment où le 25% des recettes tirées des hydrocarbures servent à l’importation de produits alimentaires de base. Quelle honte !
La baisse de la production des hydrocarbures et les variations des cours font que les recettes chutent et obligent le régime algérien à puiser dans ses réserves de change pour financer ses importations. Des réserves qui ont drastiquement tari à près de 40,2 milliards de dollars fin 2020.
Cette insolvabilité de l’Algérie l’on fait entrer, par l’entremise des caporaux, dans une zone de turbulence en raison de son impossibilité à acheter la paix sociale car bien que perfusé de subventions, tel le soutien à l’habitat, aux familles, aux retraites, à la santé, aux anciens combattants, aux pauvres, aux démunis et à toutes les catégories vulnérables, le mouvement du Hirak est toujours présent.
De plus, la Chine refuse de prêter de l’argent au régime algérien et ce, tant qu’elle ne sera pas remboursée de ses précédentes créances, bien que l’Algérie ai proposé à Pékin des concessions de champs d’hydrocarbures et des marchés publics en garantie de paiement. Un régime algérien qui vend son pays, du jamais vu !
Le plus grave est que cette mise en gage de gisements pétroliers et de champs gaziers, n’est pas faite pour renflouer les finances de l’Algérie, mais simplement pour permettre aux autorités algériennes de renouveler sa créance et cela porte un nom à savoir « faire de la cavalerie car, plutôt que de consommer ses dernières devises », et donc l’Algérie, aux abois, a choisi de se vendre à la Chine.
Autre mesure, le gouvernement a annoncé une « réduction substantielle » des importations. Or, comme l’Algérie importe tout, il va donc falloir faire des arbitrages. Et ces derniers seront socialement et politiquement douloureux.
La situation de 2021 est donc plus grave que celle de 1986, à l’époque de la grande crise économique, politique et sociale qui avait alors failli emporter le pays, raison pour laquelle de très nombreuses personnes s’immolent publiquement, se suicident ou versent dans la criminalité.
Aussi, la question qui se pose est comment l’Algérie en est-elle arrivée à cette situation alors qu’entre 2000 et 2015, avant donc la chute de 2016, la vente des hydrocarbures lui a rapporté 800 milliards de dollars ?
La réponse est claire : cette somme colossale n’a pas été transformée en capital productif parce que durant la même période les flux sortants ont atteint 700 milliards de dollars auxquels s’ajoutent plus de 100 milliards de dollars qui furent dépensés « à la discrétion des gouvernements ». Délicat euphémisme servant à habiller l’opacité de leur destination, à savoir les poches des responsables et caporaux algériens. Point à ligne !
Farid Mnebhi.