L’opposant Soumaïla Cissé, qui affronte le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta, a dénoncé un “hold-up électoral” lors du premier tour le 29 juillet et appelé les bailleurs étrangers à “prendre leurs responsabilités”, jugeant leurs critiques timorées.
L’opposition accuse le pouvoir d’avoir profité de l’insécurité, née des violences jihadistes et ethniques, pour gonfler le résultat du président-candidat, qui nie fermement.
Tout juste le gouvernement a-t-il reconnu que “pour diverses raisons”, près de 250.000 électeurs n’ont pas été en mesure de voter dans le Nord et le Centre.
Mais les accusations de “bourrages d’urnes” et autres fraudes aux procurations ont été balayées par la Cour constitutionnelle, à l’impartialité elle aussi mise en cause par l’opposition.
– L’UE rappelée à l’ordre –
Forte d’une centaine d’observateurs sur place, l’Union européenne, premier bailleur international du Mali, a pesé en réclamant la publication des résultats “bureau par bureau”. Et elle a aussi plaidé pour davantage de “transparence” au second tour et un accès garanti à tous les centre de vote.
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Mais elle a été rappelée à l’ordre par la diplomatie malienne qui a exhorté l’UE à ne pas “entraver le processus électoral”.
Entre les contributions directes de la Commission européenne et celles des États membres, les 28 versent pourtant chaque année au gouvernement malien, pour son bon fonctionnement, autour de 400 millions d’euros, pour un total de projets en cours dépassant les 2 milliards.