Après le Mali en août 2020 puis en mai 2021 et la Guinée en septembre, le Burkina Faso a vécu un putsch. Les militaires profitent du sentiment que les élites sont déconnectées pour revenir en force.
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A qui le tour ? C’est la question qui fait désormais frémir l’Afrique de l’Ouest. Les coups d’Etat semblent faire tache d’huile dans cette région : Mali par deux fois depuis août 2020, Guinée en septembre 2021, Burkina Faso le 24 janvier. Si les putschistes en uniforme justifient leur prise du pouvoir par des raisons locales, leur retour brutal dans le champ politique démontre que les sanctions et les rodomontades internationales n’ont aucun effet dissuasif et que les principes démocratiques sont en régression dans cette zone.
A Bamako, le colonel Assimi Goïta a mis en avant la déliquescence du régime en place pour justifier le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta ; à Conakry, capitale de la Guinée, le colonel Mamadi Doumbouya a évincé Alpha Condé moins d’un an après que ce dernier a été réélu pour un troisième mandat très contesté ; à Ouagadougou, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba a pu s’appuyer sur « l’incapacité manifeste du pouvoir de M. Roch Marc Christian Kaboré » dans la lutte contre les groupes djihadistes pour expliquer son coup à ses concitoyens.
Selon une bonne source, l’armée burkinabée « n’a jamais senti la confiance des autorités ». Une distance que le massacre de 49 gendarmes privés de ravitaillement pendant deux semaines, le 14 novembre 2021 à Inata, dans le nord du pays, avait augmentée. Dans ce contexte, la chute du président Kaboré n’a surpris aucun observateur du pays.
Source : Le Monde Afrique