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L’Afrique de l’Est au chevet du Burundi

Les chefs d’Etat de la communauté est-africaine se réunissent, ce mercredi, à Dar es-Salaam, en Tanzanie, pour tenter de trouver une issue à la crise que traverse le Burundi. Depuis le 26 avril dernier, des manifestations se succèdent dans le pays et surtout dans la capitale pour dire non à la candidature du président sortant qui brigue un troisième mandat. Les manifestants, mais aussi la communauté internationale estiment que Pierre Nkurunziza ne respecte pas les accords de paix d’Arusha qui limitaient à deux les mandats présidentiels. Les chefs d’Etat du Kenya, de l’Ouganda, de la Tanzanie et du Rwanda, mais aussi l’Afrique du Sud et la RDC peuvent-ils demander à leur homologue burundais de renoncer à se représenter le 26 juin prochain ? Quelle pression le Burundi reçoit-il de la part de la communauté internationale ?

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Les chefs d’Etats de la Communauté de l’Afrique de l’Est ne devraient pas aller jusqu’à demander à Pierre Nkurunziza de renoncer à se présenter. Tout au plus demanderont-ils un report de la présidentielle du 26 juin prochain pour apaiser le climat dans le pays. Pour l’analyste tanzanien, Abdulkarim Atiki, les leaders de la communauté est-africaine devraient vouloir éviter d’interférer dans les affaires burundaises. « Les leaders de l’Afrique de l’Est ne sont pas assez forts pour convaincre le président burundais de se retirer de la course, alors une option reste de convaincre les Burundais d’envisager un report des élections ».

Les pays de l’Est africain sont restés jusque-là assez réservés sur la position à tenir, à l’exception notable du président rwandais, Paul Kagamé. Aucun écho de l’Ougandais Museveni, le Kenyan Uhuru Kenyatta dit plaider pour une « solution négociée » entre pouvoir burundais et manifestants. Le président tanzanien Kikwete, un des acteurs majeurs des accords d’Arusha, a récemment demandé que le président Nkurunziza respecte ces accords.

Quant à Paul Kagamé, le voisin rwandais, il n’a pas mâché ses mots : « Si vos propres concitoyens vous disent : nous ne voulons que vous nous dirigiez c’est peut être qu’ils vous disent que vous n’avez pas assez fait pour eux. Peut-être fallait-il le faire avant lors du premier ou deuxième mandat. Maintenant, c’est le 3e mandat ».

Les pays occidentaux haussent le ton

Lundi, alors que le président Nkurunziza débutait sa campagne électorale, en faisant comme si de rien n’était, les pays occidentaux ont haussé le ton. La communauté internationale dans sa grande majorité demande aux autorités burundaises de respecter les accords de paix d’Arusha qui étaient très claires sur la règle « deux mandats et pas un de plus ».

Réunis lundi à Bujumbura, l’Union européenne, la Suisse, les Etats-Unis ont demandé un report des élections. Certains Etats européens dont la Belgique et les Pays-Bas ont annoncé qu’ils suspendaient leur aide électorale au Burundi. Selon Washington, Pierre Nkurunziza porte l’entière responsabilité de la crise, comme l’explique Robert Jackson, ancien ambassadeur américain au Burundi et sous-secrétaire d’Etat adjoint chargé des affaires africaines : « Nous regrettons sa décision de poursuivre un 3e mandat. Beaucoup de Burundais sont en désaccord avec cette décision qui est contraire avec les accords d’Arusha qui prévoient seulement que deux mandats ».

Une fois n’est pas coutume, l’Union africaine a manifesté très vite une position très ferme. Selon la présidente de la Commission de l’UA, Dlamini-Zuma, il ne peut y avoir de troisième mandat, car ce projet viole la Constitution du pays et menace la paix au Burundi. « A part la Cour du Burundi, toutes les interprétations que nous avons reçues sont claires : il ne peut pas y avoir de 3e mandat. Ce qui est important pour le Burundi ce n’est pas strictement ce qui est légal et pas légal, ce qui est important pour le Burundi c’est qu’il y est la paix », a déclaré Nkosazana Dlamini-Zuma.

Les quatre anciens présidents du Burundi, dans un message collectif aux chefs d’Etat de la communauté est-africaine, jugent que la candidature de Pierre Nkurunziza est une violation des accords d’Arusha.

 

Source: RFI

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