Chaque jour qui défile, on aurait dit que l’AEEM creuse sa propre tombe. Elle n’a plus besoin de personne pour faire son enterrement. Les gens ne peuvent que s’apprêter à présenter leur condoléance.
Hier l’association des élèves fut un grand espoir pour le peuple malien pour avoir précipité la fin de la dictature. Cette contribution de taille à permis à son leader Oumar Mariko de siéger au CTSP : une première dans l’histoire politique du Mali. Mais depuis quelques décennies cette organisation estudiantine est en cours de faire sa descente en enfer.
Hélas, ces dernières années elle va droit au mur à cause de quelques brebis galeuses imbus de prendre le pouvoir au sein de l’instance dirigeante : le bureau de coordination nationale. Depuis un moment, deux tendances de l’AEEM se livrent la guerre ouverte à Bamako. En conséquence, ce sont les élèves et étudiants du Mali qui trinquent. Les cours sont perturbés en quasi permanence, l’école malienne marche au jour le jour à reculons. Le plus décevant reste l’attitude indifférente irresponsable du pouvoir en place face à cette situation chaotique.
Le Mali reste le seul pays au monde où un nombre restreint d’étudiants s’octroie le droit d’arrêter les cours quand il veut en toute puissance. Notre pays demeure l’unique nation où les élèves s’autorisent à pénétrer dans les cours d’écoles armés de fusil artisanal et de manchettes comme si l’autorité de l’Etat n’existait pas. A longueur de jour ces désoeuvrés paradent les rues des quartiers populaires au vu et au su de tout le monde pour exhiber leur puissance. Le vendredi 22 avril dernier ils ont lâchement dégradés deux voitures stationnés dans une rue de Medina-coura.
Il est grand temps que les plus hautes autorités à travers le gouvernement prennent des mesures draconiennes pour débarrasser le pays de ces racailles. Les élèves par nature doivent se battre pour l’amélioration de leur condition d’études. C’est justement à cette bataille que l’AEEM crée en 1991 s’est attaquée. Aujourd’hui, une nouvelle race de militants associatifs est née dans l’univers scolaire et s’adonne à des comportements indignes et inadmissibles dans l’impunité la plus totale.
Il me semble que le moment est arrivé de battre le fer quand il est encore chaud, pour que l’Etat use de sa suprématie en vue éradiquer le mal à la racine. Si hier l’AEEM est descendu dans la rue pour changer les données, de nos jours c’est la déroute la plus totale. Face à ce phénomène d’instabilité de l’école en permanence il serait sage de dissoudre carrément cette association de malfaiteurs de grand chemin qui se croit tout permis dans un état de droit. La violence gratuite ne peut être le credo d’aucun mouvement de jeunesse dans un pays responsable. Maintenant il appartient à IBK de montrer les limites infranchissables. Ou il est le chef suprême de la nation ou il ne l’est pas justement ?
A lui de savoir ce qu’il veut impulser comme politique éducative en destination des enfants du Mali et pour le bien des citoyens maliens. Personne mieux que lui n’est habilité à mettre de l’ordre dans son pays.
Dans le passé lorsqu’il était premier ministre il a su bien cadrer l’AEEM quand celle-ci débordait. On est droit de se demander si c’est le même IBK qui est actuellement aux commandes tellement il est devenu le contraire de son image d’antan.
Dougoufana Kéita
Source: La Sirène