C’est vrai que le Comité Exécutif (C.E) est l’instance dirigeante du Parti, mais il n’a pas un chèque en blanc, pour toutes les décisions qui concernent l’avenir du Parti. Les élections sont une chose importante dans la vie d’un Parti pour que les décisions qui les concernent se limitent au seul point de vue du C.E. Lorsque le président du Parti dit lors de la présentation de vœux que ‘’Nous allons bientôt trancher la question’’, nous nous demandons qui sont « c’est nous » ?

Les sections feront-elles parti de « ces nous » ? La précision est de taille, car ce qui est en jeu c’est bien l’avenir du Parti.Cet avenir ne peut être assuré qu’à travers une consultation à la base, laquelle base vient de donner au Parti 142 maires et 1 870 conseillers communaux. La C.E veut-il sacrifier ce poids politique  pour les beaux yeux du RPM ou IBK.

La conquête et l’exercice du pouvoir est le but de toute formation politique. Elle peut ne pas l’avoir, mais le but visé c’est bien cela. En renonçant à ce but, parce qu’un autre Parti a son candidat, c’est comme si le pêcheur bozo Mama refusait de faire descendre son filet dans l’eau, parce que l’autre pêcheur Kansiama a déjà son filet dans l’eau.

IBK a toujours donné malheureusement la portion congrue au RPM dans l’effort de campagne qui l’a amené à Koulouba.

Compter sur la création d’un pôle de gauche constitué de Partis de la grande famille ADEMA est un leurre. Si cela était possible, depuis le temps ou l’ancien Président Mauritanien, en premier lieu et IBK en second lieu avaient parlé de cette initiative, elle aurait sans doute été mise en œuvre.Donc pourquoi les membres du C.E se laissent-ils berner par ce faux fuyant au lieu de se préparer à aller aux élections de 2018 ?

Si par la force, des intérêts personnels le C.E s’engouffrait dans cette initiative et si la santé chancelante d’IBK, nous amène dans une situation à laquelle on ne s’attendait pas, il sera impossible pour l’ADEMA-PASJ de revenir en arrière. C’est pourquoi, nous notons un manque de courage de la part des membres du C.E dans leur façon de garder ou de retarder un processus normal de consultation des structures à la base.

Les membres du C.E doutent-ils déjà d’un refus des structures à la base le fait de ne pas présenter un candidat interne au Parti pour les élections présidentielles de 2018 ?

Le débat est donc ouvert. Le bilan du quinquennat doit être analysé minutieusement à la loupe par les structures à la base avant de prendre toute position conforme aux intérêts du Parti.

C’est à ce niveau qu’il y a la frustration et l’indignation des militantes et des militants qui trouvent que l’ADEMA n’a pas été récompensée à la hauteur de l’appui apporté à IBK au second tour. A qui la faute, si ce n’est les responsables du Parti ?

Ceux-ci ont clairement dit qu’ils soutiennent IBK et non le RPM. Cette position est une preuve de la myopie politique des membres du C.E. Comment peut-on soutenir un candidat et non le Parti, qui l’a choisi comme candidat ?

L’ADEMA ne manque pas de candidats valables dans ses structures pour les prochaines joutes électorales. Les hauts cadres tels que Kalifa Sanogo l’actuel maire de la ville Sikasso, Modibo Traoré, ancien Ministre de l’agriculture sous Alpha Oumar Konaré, ancien Directeur Général de la FAO en Afrique de l’est et en Afrique australe, sont présidentiables. Ils ont été vus à l’œuvre durant des décennies.Les sections de l’intérieur doivent se dire que pour le choix de l’avenir, l’indifférence, le silence, le désintérêt seront leurs ennemis. Le crédit est à l’homme qui est véritablement dans l’arène et dont le visage est couvert de sueur et qui s’efforce de réaliser son destin, mais qui peut se tromper, qui peut encore se relever, car il n’y a pas de succès sans erreurs.

A bon entendeur salut !

Ivette GUINDO