De nombreuses formations sont profondément divisées sur le choix d’un candidat à soutenir au deuxième tour des élections présidentielles du 28 juillet. De l’Adema/PASJ au Fare en passant par le Cnid et l’Udd, le déchirement menace désormais l’existence de ces partis dont l’autorité des premiers chefs a été totalement ne tient qu’à un fil.
Plusieurs partis sont à deux doigts de la division fratricide à cause de la divergence sur le choix d’un candidat à soutenir au deuxième tour. Le premier à étaler au grand jour ses dissensions profondes a été l’Adema /PASJ. Arrivé en troisième position avec 9,59 % des suffrages du 28 juillet dernier, alors que le parti des abeilles, première force politique avec une cinquantaine de députés à l’assemblée nationale, décidait d’apporter son soutien au candidat de l’URD, Soumaila Cissé, conformément à la plate-forme politique et électorale signée par lui en tant que membre du Front pour la Démocratie et la République (FDR), un groupement qui a signé le 31 mai, un document qui prévoyait que tous les partis signataires s’engagent à soutenir celui qui ira au second tour des élections présidentielles, son candidat Dramane Dembélé portait son choix sur Ibrahim Boubacar Keita pour le duel du 11 aout prochain. Désormais, les abeilles lavent leurs linges sales sur la place publique à travers des attaques en règle les uns contre les autres.
Si le parti de Modibo Sidibé, les Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence (FARE) 4e du scrutin du 28 juillet, n’a pas encore connu un tel psychodrame, il est tout de même divisé sur la question du ralliement pour le second tour. C’est d’ailleurs pourquoi, l’ancien Premier ministre d’ATT refuse de se prononcer car ses compagnons sont coupés en deux camps : les premiers conduits par le douanier Zoumana Mory Coulibaly appellent à voter IBK tandis que un second groupe sous la conduite de Sory Ibrahima Makanguilé s’aligne derrière Soumaila Cissé.
Le Cnid de Me Mountaga Tall est traversé par le courant de division. Me Tall a promis ses voix au candidat du RPM pendant ce temps certains de ses élus comme ses députés de Bamako roulent pour le candidat de l’Urd. On a pressenti ces turbulences déjà avant le 1er tour quand la décision de la direction de l’UDD de partir avec IBK avait été contestée par ses députés qui ont préféré battre campagne encore une fois pour le candidat de l’URD, Soumaila Cissé. D’autres crises dans d’autres partis sont attendues car on a appris que la Codem dont le candidat Housseini Amion Guindo, qui a obtenu près de 5% des voix au 1er tour, avait annoncé que son parti n’a pas à choisir « aujourd’hui entre des vieux amis », n’est pas parvenu à une décision unanime. Va-t-elle changer de position quand on sait qu’il serait soumis à de fortes pressions depuis vendredi, notamment par des éléments de la junte ?
Youssouf Coulibaly