Pour ceux qui connaissent l’histoire contemporaine de notre pays, IBK est loin d’être l’homme providentiel pour le Mali. Membre fondateur de l’Adéma/PASJ dont il a claqué les portes pour n’avoir pas été le candidat naturel du parti à la présidentielle de 2002, les Maliens l’ont vu à l’épreuve lorsqu’il était Premier ministre.
Son instinct de dispendieux lui avait valu à l’époque le sobriquet de bourgeois. Il passait le plus large de son temps entre deux avions pour des courses ou visites médicales en Europe aux frais du contribuable malien. Pendant les temps qu’il était à Bamako, le chef du gouvernement qu’il était n’avait pas totalement le temps de s’occuper comme il le fallait des affaires publiques.
C’est vrai, il a le mérite d’avoir mis fin à l’hégémonie de l’AEEM sous Zarawana qu’il a arrêté ainsi que ses camarades, mais aussi il a cassé le Collectif des partis politiques de l’opposition (Coppo) en embastillant ses responsables qui étaient également présidents de partis comme lui. Il était le président de l’Adéma/PASJ.
L’histoire retient que c’est sous son magistère que le traditionnel conseil hebdomadaire des ministres a changé d’heure. Initialement prévue pour 9h, il a été décalé à 11h puisque le chef du gouvernement qu’il était ne pouvait pas se réveiller tôt le matin.
Près de quinze ans se sont passés, IBK mis sur un piédestal est présenté en homme providentiel, celui dont la sauvegarde de l’honneur du Mali et le rétablissement de la dignité passe. Difficile de croire à un tel message de flagornerie au risque d’insulter l’histoire récente et d’indigner le peuple qui mérite respect et considération.
IBK a bien sûr ses points forts qui reposent sur l’usage de la force et la fermeté pour régler un problème ou un différend qui peut l’être pacifiquement. Sa plus grande tare est qu’il n’a pas la carrure d’un homme d’Etat fait pour diriger un peuple.