Rappelant que l’accord est “le fruit d’une négociation inclusive” entre les parties maliennes et qu’il “traduit un compromis laborieux mais solide”, le ministre a estimé que cet accord “ouvre de réelles perspectives pour le développement économique, social et culturel” au Mali.
Selon le chef de la diplomatie algérienne, la mise en oeuvre l’accord de paix au Mali, a en registré de “nombreux acquis”, citant, à ce titre, “la préservation et la consolidation de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Mali et l’attachement de toutes les parties au processus de réconciliation nationale”, ainsi que “l’observation du cessez-le-feu entre les parties signataires” et l’instauration du “dialogue et l’interaction” entre les acteurs maliens engagés dans le processus de paix.
Il a relevé également la “volonté commune” des parties d’aller de l’avant dans la mise en œuvre des dispositions de l’accord de paix et d’aborder “sereinement” les prochaines étapes du processus de paix.
M.Boukadoum a appelé, dans ce contexte, la communauté internationale à réfléchir “ensemble” sur les meilleurs de relancer la dynamique de mise en œuvre de l’accord, soulignant la nécessité de prendre en considération certains “éléments fondamentaux” afin de contribuer au succès de cette démarche.
Le ministre des Affaires étrangères a énuméré, à ce propos, deux “éléments fondamentaux: consacrer encore davantage les vertus du dialogue et de la concertation inter-maliens dans toutes les décisions qui engagent l’avenir du peuple malien”, a-t-il affirmé, précisant le rôle de la communauté internationale qui doit se limiter à celui “d’accompagner les parties maliennes, dans le cadre d’un agenda unique dans le seul l’intérêt du peuple malien”.
“L’apport des partenaires étrangers reste essentiel pour peu qu’il s’insère dans les besoins identifiés et les priorités définies par l’Etat malien en termes de renforcement des capacités à la fois de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée et de réduction de la pauvreté”, a-t-il ajouté.
M.Boukadoum a réitéré, à l’occasion, la détermination de l’Algérie à poursuivre son rôle au sein de la médiation internationale.
“Nous tenons à y apporter une contribution adaptée aux efforts de règlement de la crise politico-sécuritaire qui secoue ce pays frère et voisin depuis plus cinq années”, a-t-il souligné, affirmant que l’Algérie s’engage à continuer à œuvrer avec ses partenaires de la communauté internationale, notamment à “la persévération de ce cadre de règlement politique laborieusement négocié”, et à “l’application tangible et rapide de l’Accord de paix sur le terrain”.
Il a affirmé également que l’Algérie s’engage à “donner un engagement effectif et de bonne foi des protagonistes maliens dans le processus de paix et de leur éviter l’application d’un régime de sanctions qui ne serait en réalité que source de durcissement dans les positions”.
La contribution de l’Algérie, a-t-il poursuivi, se fera “au niveau bilatéral en totale concertation avec les autorités maliennes”.
Il a précisé, à cet égard, que cette contribution se fera “dans le cadre du comité de suivi de la mise en œuvre de l’accord (CSA)”.
Le chef de la diplomatie algérienne a estimé, par ailleurs, qu'”au Sahel comme au Mali, il y a un devoir de solidarité, de clarté”, exprimant son souhait d’obtenir “une compréhension et une action communes”.
Il a souligné la nécessité de “mutualiser” les efforts diplomatiques pour régler les problèmes du Mali et du Sahel, mais aussi de la Libye, mettant en garde contre “la compétition malsaine”.
“Elle est désastreuse ! Elle pourrait encore l’être davantage. N’allons pas trop loin pour tenter de régler les problèmes du Mali et du Sahel”, a-t-il averti.