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L’accès pour tous et partout a l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement : Le Mali en déphasage avec ses engagements internationaux

Dans le cadre de l’accès pour tous et partout à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement, la CN-CIEPA (Coalition Nationale-Campagne Internationale pour l’Eau Potable et l’Assainissement) a effectué des études et des communications qu’elle a présentée à la presse le 26 octobre et aux parlementaires le 30 octobre. Ces communications révèlent et démontrent que le Mali est en déphasage avec ses engagements internationaux.

Dans le cadre de l’initiative SWA (eau et assainissement pour tous), les plus hautes autorités du Mali ont pris l’engagement en 2014 d’allouer 5% du budget de l’Etat à ce secteur à partir de 2015. De plus, elles se sont engagées en 2015, dans le cadre des ODD, à garantir l’accès pour tous à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement d’ici 2030. Cependant, il ressort clairement dans les communications préparées par la CN-CIEPA, la baisse progressive du budget alloué au secteur Wash, la population se plaint de la qualité et des conditions d’accès aux services Wash, et Bamako demeure toujours sale.

Ainsi,  selon les résultats de la première phase du Trackfin (outil de traçabilité des financements du Wash), 45 milliards de FCFA en 2012 et 82 milliards en 2014 ont été mobilisés pour le financement du secteur Wash au Mali.

Toutefois, depuis cette date, le fonds mobilisé pour le financement de l’eau, l’hygiène et l’assainissement baisse progressivement.

En effet, la phase 2 de ce même trackfin révèle que le budget alloué à l’eau et l’assainissement en 2014 était 1,53% en 2013, 0,83% 2014 et 0,35% en 2015. Alors, au lieu de croître pour atteindre les 5% indiqués dans l’initiative SWA, force est de constater que le budget décroit d’année en année.

Aussi, cette deuxième phase du trackfin indique que les ménages constituent le premier mobilisateur de fonds pour le secteur Wash avec 75% contre 16% pour les PTF, 7% pour l’Etat et 2% pour les ONG.

Malgré cet apport important de la part des ménages, celles-ci restent les moins satisfaites quant à la qualité et les conditions d’accès aux services Wash. Ainsi, une étude sur le niveau de satisfaction des usagers d’eau, d’hygiène et d’assainissement réalisée par Assad Ibrahim Tolo à Bamako, Ségou et Mopti en dit davantage.

Selon cette étude, 50% des ménages de Bamako déclarent n’être pas sûr de la qualité de leur eau de boisson contre 20% à Ségou et 7% à Mopti. En plus de cela, beaucoup pensent que la quantité d’eau disponible est insuffisante.

L’enquête souligne que 33% des bamakois, 13% des ségoviens et 10% des mopticiens trouvent la quantité d’eau disponible pour faire face aux besoins familiales.

En matière d’assainissement, ce sont les latrines traditionnelles qui dominent 50% à Bamako, 17% à Mopti et 13% à Ségou. Alors que ces latrines sont moins sécurisées surtout pour les femmes

En marge de ces défis, la gestion des déchets à Bamako reste une équation que les autorités compétentes peinent à résoudre. A cause de la démographie galopante, l’incivisme, etc., les dépôts d’ordures anarchiques prolifèrent dans tous les quartiers, les eaux usées domestiques et de toilettes coulent partout dans les rues.

En dépit de toutes ces données défavorables, les autorités en charge du Wash se flattent d’avoir un taux de couverture en eau potable de 68%, plus de 30% en assainissement.  Or, il se trouve que 35% des points d’adduction d’eaux sont en panne.

En tout état de cause, le réseau des parlementaires pour l’eau potable et l’assainissement, approché par la CN-CIEPA, a promis de prendre sa responsabilité pour une hausse du budget 2019 alloué au secteur Wash.

Yacouba TRAORE

SourceZénith Balé

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