Une relation charnelle, c’est le partage, au même rythme et ensemble d’une émotion, envie, pulsion. Selon l’âge, la libido, le nombre d’expériences, l’éducation souvent religieuse, la vie érotique n’est pas toujours la même pour les deux partenaires. Cependant est ce qu’un “NON” pour un ou des fantasmes est permis entre conjoints particulièrement venant de la femme?
En effet ce qui semble osé, coquin ou franchement limite pour l’un peut sembler totalement normal voir banal pour l’autre. Alors, vouloir accomplir son devoir conjugal partout ailleurs que dans un lit, prononcer des mots crus ou essayer de nouvelles pratiques ; C’est oui ou c’est non ? Voici l’une des questions à laquelle nous avons trouvé des réponses.
Traoré Mariam Kané avoue que ça lui arrive souvent de dire non à certaines envies de son mari. ” Souvent mon mari m’invite à l’hôtel ou dans un autre endroit pour passer du temps ensemble. Mais puisque nous sommes déjà mariés, je n’aime pas qu’on nous voit dans une chambre d’hôtel alors que nous avons notre propre maison et notre propre lit. A part cela il aime dès fois me demander de le faire au salon alors que le bruit peut sortir, je ne peux pas faire ces choses-là. Je ne lui refuse jamais le lit mais certains de ces fantasmes si.”
Quant à BABY Ramatou le plus grand souci qu’il y a entre elle et son mari c’est son refus de crier au lit. ” Je respecte trop mon mari et même quand nous sommes au lit. Cependant, il aime que je crie au cours du devoir conjugal et je n’y arrive pas. A chaque fois nous avons ce problème et je sais qu’il a d’autres envies mais il préfère le faire avec sa deuxième femme”.
Et oui ce n’est pas évident que toutes les requêtes soient acceptées. Mais quand est-il des grands fantasmes érotiques qui dès fois ne cadrent pas avec nos croyances religieuses ou nos coutumes et traditions?
La sodomie qui est interdite par la religion fait polémique au sein de certains couples. Awa Maiga, jeune mariée, fait face à un sérieux problème à cause de son refus d’essayer cette position:” Mon mari me demande tout le temps d’accepter cette position mais je refuse. Cependant après mon refus il peut faire un ou deux mois sans me toucher et il passe tout son temps dehors. Quand je lui demande ce qui ne va pas, il me dit d’accepter la position sinon ça sera toujours comme ça et que je ne suis pas la seule femme au monde”.
Si Awa a réfusé, DIALLO Rokia Sow quant à elle a accepté cette pratique. Elle affirme que ” c’est un choix personnel et je suis en train de suivre aussi ce qui m’a été dit : fais toujours ce que ton mari te dira de faire. Je suis une femme mariée, si mon mari veut que je fasse quelque chose pour lui faire plaisir, je le ferai et ce n’est pas un péché d’obéir aux volontés de son époux”.
Certes ce n’est pas un péché d’obéir aux volontés de son époux mais dans ce cas les volontés des épouses sont-elles prises en compte.
Difficile pour certaines femmes de demander à leurs époux de changer de position ou bien d’essayer de nouvelles choses. Nous allons l’appeler Mina puisqu’elle veut rester sous l’anonymat. Elle nous confie que son mari ne prend pas en compte ses envies au lit. ” Mon mari n’aime que deux positions à part cela il ne fait rien d’autres. Je lui ai une fois suggéré une position mais ça été fatale pour moi. Il m’a traité de femme de nuit et beaucoup d’autres choses. Depuis ce jour, je ne fais que le supporter car à vrai dire mon devoir conjugal est devenu une corvée.”
Nous avons un autre témoignage de Moussa B qui affirme que sa femme lui demande de “le faire” dans les lieux publics, en boite de nuit ou bien dans la cuisine. Chose qui peut choquer certains mais en réalité les requêtes de l’épouse de Moussa n’ont jamais été prises en compte, d’ailleurs cela lui a coûté un divorce car ce dernier selon ses propos trouve que ce n’est pas une femme au foyer.
Si dans le couple, le refus ou la force devient une arme régulièrement utilisée, il se peut qu’un jour le fantasme soit suivi d’un passage à l’acte. Il n’est pas dit qu’on doit accepter tous les fantasmes de son conjoint mais les couples doivent apprendre l’art du compromis. Ce qui les aidera à mieux s’épanouir individuellement et à éviter de transformer le lit conjugal en champ de bataille.
AFANOU KADIA DOUMBIA, stagiaire
Malijet