– Instituer un cadre de concertation inter-ministériel entre les partis politiques, élargi aux organisations de la Société (OSC), les médias et les partenaires techniques;
– Former un Gouvernement d’Union Nationale (GUN);
– Elargir le CNT, en augmentant le nombre des membres à 147, en désignant des membres du M5-RFP et d’autres grandes formations politiques du pays ;
– Réorganiser le bureau du CNT, pour permettre à certains barons du M5-RFP et d’autres grandes formations politiques d’avoir des postes de responsabilité.
Le Mali est un pays résilient, il n’est pas encore tard pour revoir les stratégies de la gestion de la transition, afin d’éviter les éventuels blocages, avec la mobilisation et les manifestations que le M5-RFP projette dans les jours à venir, dans les rues de la capitale (Bamako). De façon générale, les pouvoirs transitaires souffrent de manque de légitimité et pour concilier les différentes oppositions, contradictions et anticiper les manifestations dans un contexte fragile; il faut miser sur le dialogue sincère entre les différents acteurs clés, pour éviter les frustrations et les révolutions spontanées, qui en constituent des blocages assez conséquents pour la bonne marche de la transition.
Le M5-RFP, branche politique et branche des OSC revient avec force sur le pays socio-politique, avec une composition d’alliances de nature et de contre-nature. De ce fait, le Premier ministre qui est le seul dans leur Sainte-Trinité ou Triumvirat au sommet de l’État, qui comprend les enjeux, doit tirer toutes les leçons, pour faire bouger les lignes.
On ne saurait réussir une transition apaisée, conduire certaines réformes phares et organiser des élections sans une forte implication des acteurs clés (Partis politiques et OSC).
En plus, le risque en est que tous les oubliés, les abandonnés, les frustrés de la République, les nostalgiques du régime déchu, les supporters de Rasta Bath et les déguerpis de la zone aéroportuaire, viendraient se greffer éventuellement au M5-RFP.
Les réformes, les élections, c’est une affaire des Partis politiques et des OSC. On ne peut les exclure de ce débat public et politique, et pouvoir compter sur leurs contributions ou éviter que le processus soit pris en otage par eux.
Patrice Émery Lumumba
Source : INFO-MATIN