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La tension persiste au nord et au centre du Mali

Le climat d’insécurité règne toujours au nord et au centre du Mali. Malgré l’accalmie observée, ces derniers jours, à Diafarabé, dans la région de Mopti, la tension persiste entre les communautés. Dans le Gourma, à Tombouctou, le gouverneur de la région s’est rendu hier dans le village de Arbichi. Localité où les groupes armés signataires de l’accord pour la paix s’étaient affrontés il y a quelques jours de cela. Cette situation inquiète les autorités régionales.

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Koina Ag Ahamadou, après avoir déploré l’incident, a appelé les leaders communautaires, les groupes armés et les autorités communales à user de tous les moyens pour préserver la paix :« Suite à l’incident qui est arrivé à Arbichi dans le cercle de Rharouss, nous avons appelé très tôt les leaders de la zone qui ont entrepris immédiatement des démarches pour calmer le jeu, pour réconcilier les gens et pour rétablir la paix. Nous estimons qu’il fallait nous rendre à leurs côtés pour renforcer et consolider tout ce qu’ils ont fait en matière de réconciliation et en matière d’accalmie dans la région. C’est pourquoi nous nous sommes rendu pour leur adresser le message de paix, leur réconforter dans cette position de réconciliation. Nous avons trouvé que la situation était vraiment calme. Les dispositions de sécurité à notre niveau sont prises par les contingents des forces armées maliennes et leurs partenaires et nous les appuyons par la sensibilisation et nous demandons l’implication des mouvements autant que faire se peut pour qu’ils sensibilisent et interviennent dans ce sens-là.»

La localité de Diafarabe et ses alentours dans le cercle de Tenenkou sont régulièrement occupés par des bandits armés. La libre circulation n’est plus possible et la consommation de la cigarette est interdite. Selon un habitant, aucune autorité n’est présente à Diafarabe:

« Ils font ce qu’ils veulent. Nous aussi, on est là et ça ne nous dit plus rien. Tous les jours, nous voyons des hommes armés défiler. L’autre jour seulement, ils sont venus et ont cassé tout sur leur passage. Ils ont brûlé des maisons avant de repartir impunément. Personne ne peut intervenir. Ils ont interdit la vente et la consommation des cigarettes. Ils ne veulent plus voir une femme et un homme s’ils ne sont pas mari et femme. On nous a également interdit de jouer au football. Il n’y a ni maire ici ni préfet. La seule autorité ici, c’est le chef de village et ses conseillers. Un jour, ils sont venus ici en pleine journée enlever une personne, ils ont bandé ses yeux et l’ont amenée sur une moto pour une destination inconnue. Personne ne sait où ils l’ont amenée. Pour nous, nous ne sommes pas dans un État. On est laissé à notre sort. Ils font ce qu’ils veulent. Il faut les obéir pour ne pas mourir. On nous taxe de djihadistes, nous sommes persécutés. Il n’y a plus de foires ici. Un Bambara ne peut pas venir dans ce marché. Chez les Bambara aussi aucun peul ne peut y aller. »

Pendant ce temps, le président de l’autorité intérimaire de la région de Kidal dans un entretien avec nos confrères de RFI, considère que se battre pour la charia est une cause noble. Toutefois, Hassan Ag Fagaga n’approuve pas les méthodes employées par le chef terroriste Iyad Ag Ghaly dans l’application de la charia. Il est au micro de nos confrères de RFI :

«Je souhaiterais que la charia soit appliquée, mais, cela ne dépend pas de moi seul, il faut l’avis de tous les musulmans qui sont là. Oui, je crois que c’est ça. L’autorité intérimaire, c’est juste une autorité qui assume pour un bout de temps, c’est quelque chose de temporaire, donc on est là provisoirement et on ne peut pas décider de telles choses. Tous les groupes qui se sont alliés, ils sont là depuis longtemps dans la zone. Rien a changé».
Quel rapport vous entretenez actuellement avec Iyad Ag Ghaly ?

« Je n’ai aucune idée sur lui, cela fait longtemps que je ne le vois pas, notre dernière rencontre date de 2012.»

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