Une réunion tripartite se tient à Moscou, qui veut se placer en médiateur entre le Soudan et le Soudan du Sud. Le vice-ministre du Soudan et le ministre des Affaires étrangères du Soudan du Sud doivent être reçus par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Les discussions vont porter sur les tensions entre les deux pays, et sur les efforts de résolution de la guerre civile au Soudan du Sud.
Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
C’est la diplomatie russe qui a invité les deux protagonistes à Moscou. La Russie entretient en effet de bonnes relations avec les deux pays. Sergueï Lavrov était en décembre dernier à Khartoum, où il a notamment réaffirmé le soutien de Moscou au président el-Béchir, pourtant recherché par la Cour pénale internationale (CPI).
Avec le Soudan du Sud, producteur de pétrole, Moscou a su trouver des intérêts communs. Et Juba tient également à marquer son autonomie par rapport à ses parrains américains. Khartoum, comme Juba, pour des raisons différentes, ont donc apprécié la main tendue de Moscou.
Intérêts économiques et géopolitiques
Aujourd’hui, Moscou avance donc ses pions. La Russie, qui s’est considérablement rapprochée de l’Egypte, poursuit son offensive dans cette région. Pas question de laisser le champ libre aux Etats-Unis ou à leurs alliés. Membre du Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie ne néglige aucun soutien potentiel.
Pour des raisons économiques, elle a également intérêt à ce que cessent les combats pour le contrôle des champs pétroliers du Soudan du Sud. La rébellion, très présente dans cette zone, bénéficie du soutien de Khartoum, sur qui Moscou a une certaine influence. La diplomatie russe ne perd donc rien à tenter une médiation, car elle ne peut qu’y engranger des points face aux Etats-Unis.
source : RFI