Que valent les propos d’un homme politique en Afrique en général et au Mali en particulier ? Qui pouvait parier que l’homme qui a su mobiliser les maliens en 2013 autour des slogans  « Pour l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens », puisse faire le contraire de ce qu’il a dit ?  L’échec d’IBK  ne serait –il pas celui du politique au Mali ? S’interroge le citoyen lambda.

Le parti majoritaire  au pouvoir fait la chasse aux sorcières même aux cadres de la mouvance présidentielle : après les Institutions de la République telles que la Présidence de la République, l’Assemblée Nationale, le Haut Conseil des Collectivités et la Haute Cour de justice, Le RPM s’est encore  taillé la part du lion au Gouvernement  avec  14 Ministres sur 29. Il a récupéré une vingtaine de directions dont les plus significatives comme la Douane, la CMDT, l’Office du Niger, Le Centre International  de Conférence de Bamako, le PMU -Mali, l’ODRS, l’APEJ le FAFPA, le Trésor. La liste est loin d’être exhaustive et serait trop longue si on y ajoutait tous les secrétaires généraux des départements ministériels et autres établissements publics, EPA, EPIC, etc. Dans sa velléité d’occupation du terrain politico-économico-administratif mélange le chou  et la salade. Est-ce en prélude déjà à la quête d’un deuxième mandant pour le RPM ou juste pour remporter haut les mains les prochaines élections communales et régionales ? Mais il faut juste rappeler qu’aucun encrage politique ne saurait assurer un Parti d’une mainmise   définitive sur  l’Administration si ses cadres ne mouillent pas le maillot au service du Peuple. On a vu hier avec l’UDPM et pas si lointain avec  l’ADEMA et demain se sera aussi avec le RPM.

En effet, le cas qui a défrayé la chronique est celui du jeune Harouna Touré désormais Ex Directeur Général de L’ANPE. Il n’avait pas encore bouclé ses quatre mois à la tête de l’ANPE que le voilà de nouveau promu  PDG du PMU-Mali. Que cache ses nominations ? Est-ce par manque de cadres valables au sein de la mouvance présidentielle ou encore l’immixtion de la Famille royale, pardon, présidentielle dans les affaires  publiques? Il est fort à parier que la famille présidentielle a joué un grand rôle dans la nomination de Mr Touré. De source connue de tous  il serait dans le cercle très fermé des amis intimes  du fiston National.

S’agissant des quatre dernières Institutions telles que la Cour constitutionnelle, la Cour suprême, le Conseil Economique Social et Culturel, elles sont déjà pourvues. Le Président de la République et son Parti duquel il n’a jamais démissionné officiellement par écrit n’attendrait que la fin de leur mandat pour procéder à de nouvelles nominations RPM. Quant à la Primature, après deux tentatives qui se sont soldées par un échec, le parti majoritaire n’attend que  le départ un jour du PM Modibo Keita pour aussi s’accaparer de la tête de la troisième institution de la République. Le comble de l’aberration est que le parti majoritaire oublie qu’à vouloir tout manger on digère tout mal. Les autres partis de la majorité vont-ils  continuer à raser le mur et se contenter de quelques postes insignifiants ?  Doivent-ils se recroqueviller ou dénoncer le manque de considération dont  ils sont l’objet de la part du RPM et de son Ex chef ?

Finalement l’adage selon lequel le  temps est le meilleur juge  est devenu  une vérité de Lapalisse. On se rend compte aujourd’hui que celui qui fut le Premier ministre de poigne de Alpha de 1994 à 2000, ne fut en réalité qu’un  exécutant des ordres de son chef. Sa façon actuelle de gérer les hautes affaires de l’État confirme que le vrai maître d’ouvrage n’était  personne d’autre qu’Alpha Oumar Konaré lui même. Sinon comment comprendre qu’élu à un score à la soviétique pour redonner espoir au Peuple par une bonne gouvernance, le président de la République du Mali soit incapable de poser les jalons d’un véritable développement si tant est vrai qu’il fut un bon Premier ministre sous Alpha.

Youssouf Sissoko    

SOURCE :  Inf@sept