Dans le contexte actuel de la Transition malienne, où les attentes populaires sont fortes en matière de réformes institutionnelles, l’adoption du projet de loi organique fixant le nombre des membres du gouvernement à 30 est un signal clair. Le Conseil National de Transition (CNT), réunissant les représentants de toutes les sensibilités politiques, a approuvé cette réforme majeure le 5 décembre 2024. Ce texte, qui vise à optimiser la gestion des ressources publiques et à renforcer la cohérence gouvernementale, représente une avancée décisive pour la modernisation du pays. Mais, au-delà de l’aspect technique de la loi, il soulève des questions plus profondes sur la gouvernance et l’efficacité de l’État.
Un Projet de Loi Aligné aux Aspirations Populaires
Bamada.net-L’adoption de ce projet de loi organique par le CNT intervient après des années de frustrations populaires liées à la mauvaise gestion des ressources publiques. Les Maliens ont exprimé à maintes reprises, notamment lors des Assises Nationales de la Refondation de 2021, leur désir de voir un gouvernement plus responsable, plus proche des réalités économiques et plus modéré dans ses dépenses. L’objectif ici est clair : rationaliser le train de vie de l’État en limitant le nombre de ministres tout en garantissant une gouvernance plus efficiente. Le Mali, comme beaucoup de pays, fait face à un environnement économique contraint, où chaque franc doit être dépensé judicieusement pour améliorer les conditions de vie de la population.
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En fixant le nombre des membres du gouvernement à 30, ce projet répond à cette exigence de réduction des coûts tout en offrant la souplesse nécessaire pour organiser un gouvernement équilibré et réactif. En effet, avec 30 ministres, la Transition se donne les moyens de gérer efficacement un pays qui vit une refondation institutionnelle complexe, tout en étant capable de répondre aux défis du moment.
La Stabilité Institutionnelle : Un Objectif à Long Terme
L’une des grandes qualités de ce projet de loi organique est sa capacité à offrir une stabilité institutionnelle. En définissant le nombre de ministres par voie législative, le gouvernement assure une prévisibilité dans l’organisation des pouvoirs exécutifs. Ce cadre institutionnel, qui se veut plus rigide et plus clair, permettra de mieux structurer l’action gouvernementale, quel que soit le contexte politique. Il s’inscrit dans une dynamique plus large de réforme des institutions maliennes et en particulier du système politique.
De plus, la loi se conforme aux principes de la réforme constitutionnelle de 2023, un autre pilier important dans la mise en place d’un État de droit stable. Le texte permet ainsi d’harmoniser les institutions du pays tout en intégrant des mécanismes garantissant leur efficacité. Cela s’inscrit dans la volonté d’édifier un Mali plus démocratique et plus transparent, une aspiration qui est au cœur des débats politiques du moment.
Un Soutien Démocratique à la Réforme
L’adoption de cette réforme par le CNT, à l’unanimité, démontre l’adhésion des acteurs politiques à cette nouvelle vision du gouvernement. Les 129 voix en faveur du projet de loi soulignent l’unité et la volonté de construire un Mali plus fort et plus solidaire. Ce large consensus est un signe positif pour l’avenir de la Transition. Cela prouve que, malgré les divergences politiques et les enjeux complexes du moment, la volonté d’avancer ensemble pour le bien-être des Maliens reste primordiale.
Cet appui politique majeur reflète également un besoin de renforcer la cohésion nationale autour des réformes en cours. Il est désormais essentiel de mettre en œuvre cette nouvelle organisation gouvernementale dans un cadre de gouvernance plus inclusif et plus dynamique. L’adhésion des institutions à ce processus sera fondamentale pour sa réussite.
Les Défis de la Mise en Œuvre
Toute réforme, aussi ambitieuse soit-elle, se confronte à des défis de mise en œuvre. Le véritable test pour cette loi organique résidera dans sa concrétisation sur le terrain. Réduire le nombre des ministres ne signifie pas seulement une diminution des effectifs, mais aussi une réorganisation en profondeur de l’administration publique. Il s’agit de rationaliser les ressources humaines et matérielles, de mettre en place des mécanismes de suivi et d’évaluation efficaces, et de s’assurer que chaque ministre ait les moyens de mener ses missions avec succès.
En outre, il sera essentiel de garantir que cette réforme soit accompagnée d’une réforme plus large de la gestion publique, pour en maximiser l’impact. Cela implique une gestion plus transparente des finances publiques, la lutte contre la corruption et un suivi rigoureux des dépenses de l’État.
Un Enjeu Crucial pour l’Avenir du Mali
En fin de compte, l’adoption de cette loi organique est bien plus qu’une simple modification administrative. Elle incarne la volonté de donner au Mali une gouvernance plus responsable, plus transparente et plus soucieuse des intérêts des citoyens. Cette réforme est un pas important dans la transformation du pays, mais elle doit s’accompagner de réformes profondes à tous les niveaux de l’État. Il en va de l’avenir du Mali et de sa capacité à répondre aux attentes de ses populations, notamment dans des secteurs clés tels que la sécurité, l’éducation et la santé.
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Dans ce processus de transformation, les Maliens doivent rester unis et engagés pour faire de cette réforme un levier d’amélioration de leur quotidien. Le site Bamada.net, votre source d’information fiable et actualisée sur la vie politique, économique et sociale du Mali, reste à votre disposition pour suivre l’évolution de cette réforme et ses impacts sur la vie publique du pays. Restez connectés et informés grâce à notre plateforme pour comprendre les enjeux de cette transition et participer activement à la construction du Mali de demain.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net
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