Selon une enquête d’opinion réalisée par la fondation allemande Friedrich-Ebert-Stiftung, plus de neuf Maliens sur dix disent avoir confiance en leurs partenaires russes et se déclarent satisfaits du régime de transition.
Plus de neuf Maliens sur dix disent avoir confiance en la Russie pour aider leur pays face à l’insécurité et au jihadisme, indique une enquête d’opinion réalisée par la fondation allemande Friedrich-Ebert-Stiftung (FES), publiée mercredi 3 mai. Selon elle, les Maliens sont par ailleurs satisfaits, dans les mêmes proportions, du colonel Assimi Goïta, qui a pris le pouvoir par la force en août 2020.
À partir de 2021, la junte de Goïta a rompu une alliance de longue date avec la France et s’est tournée militairement et politiquement vers la Russie. L’armée malienne a reçu plusieurs livraisons d’équipements militaires russes ainsi que le renfort d’environ 1 400 mercenaires de la société militaire privée Wagner aux agissements décriés. L’enquête de la fondation Friedrich-Ebert-Stiftung indique que 69 % des personnes interrogées sont très confiantes et 22 % plutôt confiantes dans l’aide russe dans la lutte contre l’insécurité.
Les voix discordantes étouffées
« Les Maliens placent beaucoup d’attentes envers les autorités de transition et la Russie, mais cela peut changer très rapidement ; en témoigne la très bonne opinion des Maliens de l’armée française au début de leur intervention militaire », opinion qui s’est inversée depuis, a indiqué Christian Klatt, représentant résident de la fondation au Mali.
À la question du degré de confiance dans la sincérité des réponses fournies par les personnes interrogées, ce dernier avance que « l’enquête s’est déroulée dans un contexte où l’espace donné à la critique est très restreint par les autorités ». Les voix discordantes peinent désormais à se faire entendre dans le pays.
Sondage annuel
Le Mali-Mètre – l’enquête d’opinion de la fondation -, publié chaque année, se présente comme un instrument d’analyse qui a pour but de recueillir les opinions des Maliens et de les porter à la connaissance des décideurs politiques. La collecte des données s’est déroulée du 11 au 23 février sur un échantillon de 2 295 personnes réparties entre Bamako et dix capitales régionales.
La situation générale du pays s’est améliorée pour plus de quatre Maliens sur cinq (82 %), un résultat en nette augmentation par rapport aux années précédentes, dit l’enquête. Neuf Maliens sur dix se déclarent ainsi satisfaits de la gestion de la période de transition devant conduire à un retour des civils au pouvoir en mars 2024. Trois sur cinq pensent que le respect du calendrier n’est pas important, relève l’étude. La première étape, un référendum constitutionnel prévu le 19 mars, a été reportée à une date non précisée. Christian Klatt souligne également que la cherté de la vie est l’un des principaux défis pour 44 % des Maliens, une nouveauté.
(avec AFP) Jeuneafrique