Bamako est face à une situation qui inquiète plus d’un. Il s’agit de la prostitution qui a pris des proportions extrêmes. Certaines de nos compatriotes ont choisi le chemin du gain facile à savoir la pratique du plus vieux métier du monde. Qui sont –elles ? Pourquoi s’adonnent-elles à cette pratique ? Notre enquête.
La plupart de ces filles sont issues des milieux pauvres, non alphabétisées, une éducation qui laisse à désirer. Plusieurs raisons sont à la base de leur motivation : la nécessité, la recherche du gain facile, le mépris pour le travail, etc. Il n y a pas que nos compatriotes seules qui s’adonnent à cette pratique. Des filles de la sous-région viennent embellir le décor.
Nous avons approché une de ces candidates à la prostitution qui, sans détours nous a révéler qu’elle pratique ce métier sous contrat, dans un premier temps pendant 1 an au bénéfice du trafiquant. Une fois ce délai épuisé, elle travaillera pour son propre compte. Or donc, l’esclave sexuelle existe-il au Mali ?
S’agissant des prostituées maliennes, on y rencontre de tous les âges allant de douze à cinquante ans.
Pour mieux comprendre les rouages de cette pratique. elles nous expliquent qu’elles se déportent la nuit dans un quartier lointain par rapport à leur lieu de résidence pour ne pas se faire découvrir par des voisins du même quartier. En commun accord, elles fixent un tarif de passe de deux mille francs Cfa. A ce prix, elles peuvent se taper une recette de 50.000 frs Cfa. Histoire de dire qu’elles ne sont pas prêtes à abandonner cette pratique immorale si facilement.
Pour mieux appréhender le phénomène, nous avons eu un entretien avec un magistrat qui nous a fait savoir que la prostitution en République du Mali est un délit aussi bien que la plupart de ces soit disant hôtels chinois. Ces maisons closes doivent être fermées. En réalité ce sont des maisons closes, mais pour échapper à la législation malienne ces chinois ouvrent ces lieux sous l’appellation hôtels. Notre équipe est allée dans un de ces lieux pour demander combien coute la chambre ?
Le gérant répond, deux mille francs CFA l’heure. Certains de ces propriétaires des lieux n’hésitent pas à comparer ces prostitués à des produits. Quelle honte ! Qui sont les clients de ces filles ? Ils sont de tous les âges.
D’après E.M, un client : « nous fréquentons ces filles parce que la passe coûte moins chère et on a de toutes les catégories (mince, grosse noire, blanche, jaune, etc.). Les risques que courent ces filles prostituées sont nombreux : le sida, les ist et même souvent des cas d’agression physique. Ce phénomène malsain n’est un secret pour personne. La question que l’on se pose : que feront les autorités maliennes pour mettre fin à cette pratique ?
Cheick B. Diallo