A cause du nombre croissant des victimes de violences basées sur le genre, ces dernières années, le ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, a décidé d’intensifier la lutte contre les mutilations génitales féminines en s’appuyant sur la journée internationale » tolérance zéro aux mutilations génitales féminines/ excision » célébrée cette année dans la commune rurale de Safo, arrondissement de Kalaban- Coro ( cercle de Kati, région de Koulikoro).
De nombreuses personnes étaient présentes à Safo à l’édition 2020 de la journée internationale » tolérance zéro aux mutilations génitales féminines » placée cette année sous le thème » investir dans les adolescents, filles et garçons à travers la formation et l’information afin d’assurer l’atteinte de l’objectif tolérance zéro aux mutilations génitales féminines en 2030 « .
L’organisation de cette journée, selon le collectif des femmes pour l’éducation, la santé familiale et l’assainissement » yiriwaton « , est consacrée au soutien aux organisations qui œuvrent à travers l’information et la communication pour le changement de comportement.
Occasion pour le collectif de lancer un vibrant appel aux jeunes filles et garçons des villages de Safo pour s’impliquer davantage dans la lutte contre la pratique de l’excision afin que des milliers de filles, qui courent encore le risque d’être mutilées d’ici 2030, échappent à cette souffrance. Ainsi, Trois des 14 villages de la commune rurale de Safo ainsi que de nombreuses exciseuses se sont engagés devant les autorités à mettre fin aux mutilations génitales féminines afin de donner plus de chances aux filles.
Visiblement heureuse de constater que les populations prennent conscience des conséquences des MGF et décident d’arrêter sans être contraintes, Dr Diakité Aïssata Kassa Traoré, s’est félicitée de cette initiative et de l’engagement qui l’accompagne. C’est pourquoi, estime le ministre, il s’agit d’approfondir les réflexions, les dialogues intergénérationnels et communautaires, et de renforcer les actions de prévention, et de réponse aux MGF/E, à travers l’information et la formation des adolescents.
Cependant, les conséquences médicales, psychosociales, juridiques des MGF/E restent des préoccupations majeures, et constituent des défis, auxquels chacun doit faire face car, selon l’EDSM-VI de 2018, 73% des filles de 0 à14 ans, et 89% des femmes de 15 à 49 ans sont excisées. Et que 76% des filles ont subi les MGF/E avant l’âge de 5 ans. Le ministre retient de cet engagement l’abandon de la pratique des MGF/E, mais aussi une invite aux autorités, et à l’ensemble des forces vives de la nation, à accepter d’investir davantage dans les adolescents, pour qu’ils jouent pleinement leurs rôles, et assument leurs responsabilités, dans le processus d’élimination des MGF/E au Mali.
Quant à l’ONU femme, à travers sa directrice pays au Mali, Béatrice Iyangue, elle s’est félicitée de l’engagement des leaders coutumiers et religieux face aux conséquences de l’excision.
Signalons que la ministre de la Promotion de la femme était accompagnée du ministre de l’aménagement du territoire et de la population, de la Secrétaire générale du gouvernement, Mme Mallé Aminata Sanogo, de l’ancienne ministre de la Promotion de la femme, Mme Alwata Ichata Sahi, des anciennes directrices du PNLE et du professeur Zanafon Ouattara, urologue, qui se bat pour la réparation de nombreux cas liés aux MGF.
La remise d’attestation aux leaders coutumiers, religieux et aux anciennes exciseuses pour leur déclaration de bannir à jamais le couteau de l’excision a mis un terme à l’édition 2020.
F. Mah Thiam KONE
Source : l’Indépendant