Une semaine seulement après avoir annoncé la fin des négociations avec Airbus pour l’achat d’hélicoptères et avoir provoqué une crise diplomatique avec Paris, le gouvernement polonais déclare la prochaine acquisition d’appareils Black Hawk de l’américain Lockheed Martin. Le tout sans aucun appel d’offres.
Avec notre correspondant à Varsovie,Damien Simonart
Lors de l’appel d’offres de 2015 remporté par Airbus, ce dernier avait deux concurrents : l’américain Lockheed Martin et l’italo-britannique Leonardo-Finmeccanica, tous deux ayant déjà des usines opérationnelles en Pologne. C’est justement dans ces usines dans le sud du pays que la Première ministre Beata Szydlo s’est rendue et a affirmé qu’il est du devoir de la Pologne de donner du travail aux usines polonaises.
Son ministre de la Défense, Antoni Macierewicz, est allé plus loin. A l’usine de Mielec appartenant au constructeur américain, il a affirmé que les entretiens doivent commencer cette semaine. Leurs conclusions sont toutefois connues. Macierewicz annonce que les premiers Black Hawk seront livrés aux forces spéciales polonaises avant même la fin de l’année.
Pas de détail sur le nombre d’hélicoptères
Le ministre n’a pas donné de détail sur le nombre d’hélicoptères, le modèle exact ou encore les modalités de la transaction. Samedi, pour atténuer la colère de Paris, il avait invité Airbus à prendre part au nouvel appel d’offres au sujet des hélicoptères. Mais de toute évidence, il n’y en aura pas.
La rupture des négociations portant sur l’achat par la Pologne de 50 hélicoptères Caracal d’Airbus a jeté un froid dans les relations franco-polonaises, le président François Hollande reportant une visite à Varsovie prévue le 13 octobre. Le gouvernement conservateur polonais avait contesté, dès son arrivée au pouvoir en novembre 2015, le choix de l’équipe libérale précédente en faveur d’Airbus, au nom de la défense des usines polonaises de ses concurrents.
Source: RFI