La police fédérale canadienne a tué mercredi soir un jeune homme ayant actionné un engin explosif. Ce dernier avait plaidé allégeance au groupe Etat islamique (EI) dans une vidéo interceptée plus tôt par le FBI américain qui avait immédiatement alerté Ottawa.
Un jeune Canadien de 24 ans a été abattu dans un taxi devant son domicile mercredi par les forces d’élites de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Il venait d’actionner un engin explosif, a déclaré en conférence de presse le commissaire adjoint de la GRC Mike Cabana.
“Tôt mercredi matin, la GRC a reçu des informations crédibles du FBI, dont une vidéo martyre qui avait été préparée par un individu qui en était aux dernières étapes de préparation d’un attentat à l’engin explosif improvisé”, a-t-il ajouté. L’attentat “était censé avoir lieu dans les 72 heures et devait cibler un centre urbain, soit le matin, soit le soir, pendant les périodes d’affluence”.
L’assaut a été donné mercredi vers 16h30 locales (22h30 en Suisse) lorsque l’homme a quitté son domicile de Strathroy, une petite ville située à 225 km au sud de Toronto. “La GRC est intervenue contre le suspect qui a déclenché un engin explosif à l’arrière du taxi”, a précisé M. Cabana. Il note que l’homme avait été tué au cours de cette intervention.
Le chauffeur de taxi a été blessé dans l’explosion. La nature des relations entre les deux hommes n’était pas claire dans l’immédiat.
Sous contrôle judiciaire
Dans le même temps, l’agence de transport en commun de Toronto (TTC) avait été informée par les autorités d’une “menace terroriste crédible”, a indiqué jeudi Brad Ross, porte-parole de cette agence à la chaîne CTV. La présence policière avait été renforcée sur les lignes de transport en commun de la plus grande ville canadienne, empruntées chaque jour par 1,8 million de personnes.
Sur la vidéo diffusée par la police, un individu vêtu de noir et le visage largement couvert prévient le gouvernement canadien qu’il doit répondre de son engagement aux côtés de la coalition internationale contre le groupe EI. L’homme a aussi déclaré son allégeance au groupe EI.
Originaire de Winnipeg (Manitoba), le suspect avait été arrêté l’an dernier pour ses sympathies affichées sur les réseaux sociaux avec l’EI. Il avait ensuite été libéré en février dernier et placé sous un strict contrôle judiciaire, ont indiqué les médias locaux. Il avait interdiction de quitter Strathroy.
Le suspect avait été ciblé par les services de renseignement dès l’automne 2014, juste après les attaques successives au Québec et dans la capitale fédérale Ottawa perpétrées par des jeunes radicalisés aux idées djihadistes. Deux membres des forces armées avaient été tués.
Loi antiterroriste
Dans une première attaque, un jeune Québécois avait volontairement écrasé avec son véhicule un militaire sur un parking à Saint-Jean-sur-Richelieu, à 40 km au sud-est de Montréal. Il avait ensuite été abattu par la police.
Deux jours plus tard, le 22 octobre, un individu avait tiré sur un soldat en faction devant le monument aux morts d’Ottawa avant de s’engouffrer dans le Parlement. Il y avait été tué par les forces de sécurité.
Suite à ces attaques, le gouvernement conservateur au pouvoir avait fait voter une loi antiterroriste en donnant plus de pouvoirs aux services de renseignement et à la GRC, notamment pour prévenir le départ de jeunes Canadiens en Syrie pour rejoindre les combattants de l’EI.
Source: Romandie