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La Plateforme ‘’Antè, A Banna’’- Touche pas ma Constitution face à la presse : ‘’Le pouvoir reste sourd aux inquiétudes des Maliens’’

Le mercredi dernier, l’honorable Amadou THIAM, 1er Vice-président de la Plateforme ‘’Antè, A Banna’’- Touche pas ma Constitution a animé une conférence de presse, sur la situation sécuritaire de la capitale et de l’agression de Mamadou Kanté, chroniqueur sur les réseaux sociaux. C’était à la Maison de la presse de Bamako.

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C’était en collaboration avec Kadidiatou Fofana, porte-parole, Soumana Kalapo, vice-président, Amara Sidibé, vice-président tous de la Plateforme du ‘’Non’’. De cette conférence est sortie une condamnation énergique de la tentative d’assassinat de Mamadou Kanté, connu sous le nom de Maréchal Madou, chroniqueur sur les réseaux sociaux et animateur de l’émission « Madou Ka Journal ». Selon Amadou Thiam, la Plateforme réaffirme son soutien à ce membre du collectif et lui exprime toute sa solidarité.  Il a affirmé que la Plateforme exige que toute la lumière soit faite sur cette affaire qui vient à nouveau ternir l’image du Mali.

Créée le 11 juin 2017 dernier par des associations, des syndicats, des partis politiques, et des personnalités indépendantes, les conférenciers ont affirmé que la Plateforme ‘’Antè, A Banna’’, en l’espace d’un mois, a organisé plusieurs marches, meetings et conférences à Bamako, dans les régions et partout dans le monde. De ce fait, malgré l’opposition croissante des maliens de toutes obédiences à la révision de leur constitution, dans les circonstances actuelles, le pouvoir reste sourd à leurs inquiétudes.

Ils diront que le 2 juillet dernier, le président de la République, lors de la conférence de presse de clôture du sommet du G5, a déclaré qu’il ne «retirerait pas son projet de révision et a invectivé les opposants à la révision qui ont été qualifiés d’apatrides et d’ennemis de la paix. Vingt-quatre jours après ces propos, le Chef de l’État n’a non seulement pas retiré son projet, mais il n’a eu aucun mot pour apaiser et rassembler un pays qu’il continue à diviser ». Selon la Plateforme, le président de la République persiste et signe: il veut réviser la constitution de 1992 contre vents et marées, malgré l’insécurité galopante qui endeuille chaque jour le peuple malien et l’article 118 de la constitution qui dispose en son alinéa 3: ‘’Aucune procédure de révision constitutionnelle ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire’’.

Ils ont indiqué que des pans entiers du territoire national dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Taoudéni, Gao, Kidal et Ménaka échappent au contrôle de l’État malien. En effet, plus de 130 sous-préfets sur 140 ne sont pas à leurs postes dans ces régions, a-t-il fait savoir. L’honorable Thiam ajoute que le retour de l’administration et des FAMAS à Kidal annoncé pour le 20 juin, puis le 20 juillet n’a pas eu lieu. Plus de 500 écoles étaient fermées pendant l’année scolaire écoulée dans les sept régions mentionnées ci-dessus.

Plus de 600 Maliens et étrangers sont morts depuis janvier au Mali du fait de la guerre et des actes de violence quasi-quotidiens. Des affrontements sanglants ont opposé ces derniers mois les communautés maliennes dans les régions de Ménaka, Kidal, Mopti et Ségou. Les régions de Kidal et de Ménaka sont ensanglantées par une guerre civile intercommunautaire qui a fait plus de 100 morts et qui nous éloigne de la paix en creusant un fossé entre les populations et les groupes armés.

Les conférenciers ont fait l’état des voyages du président de la République, qui ont coûté plus de « 10 milliards de francs CFA pour les seuls frais de l’avion, sans compter plusieurs autres milliards de frais d’hôtel et de mission. Pour un pays pauvre en guerre et dont les forces armées et de sécurité ont d’immenses besoins non satisfaits, c’est trop. Et trop, c’est trop. Au regard de la détérioration de la situation sécuritaire et de l’absence de l’État dans plusieurs circonscriptions administratives du pays dont la région de Kidal, engager une révision constitutionnelle, c’est violer la constitution de 1992 », ont-ils martelé.

Aissétou Cissé

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