En fin de semaine, deux candidatures de taille ont été annoncées. Soumaïla Cissé au nom de son parti et la coalition pour l’alternance et le changement a été investi, samedi 12 Mai, au stade du 26 mars devant militants, sympathisants, représentants d’autres partis politiques, le porte-parole du CDR, Ras Bath, et les chefs de file l’opposition de la Guinée et du Burkina Faso. Le lendemain, c’était le tour de Modibo Sidibé, au nom de son parti FARE et le Nouveau Pôle Politique (NPP) au Palais de la Culture. Des deux côtés, la mobilisation était de taille. Les discours étaient les mêmes. Le peuple a soif de changement ; il faut impérativement imposer le changement et vite pour restaurer l’espoir. Le bilan d’IBK est jugé catastrophique sur tous les plans.
L’alternance étant un avis commun, ces deux adversaires de poids, chacun tentera sa chance au 1er tour le 29 juillet 2018. Se retrouveront-ils au second tour si l’un d’entre eux passe 1er ou deuxième ? Cette problématique ne semble pas être à l’ordre du jour car aucune des deux tendances n’évoque la question pour le moment. Mais le bloc pour un second tour s’imposera de lui-même si réellement ils veulent faire partir l’autre camp mais aussi s’ils se battent réellement pour la cause du peuple malien qui se trouve dans une impatience patente.
Cette alternative de coalition au second tour est valable pour les autres prétendants au fauteuil présidentiel qui ont déclaré leur candidature mais pas encore investis par leur parti et plateforme et ceux-là qui se prononceront aussi bientôt sur leur candidature.
La phase décisive étant en marche, tous ceux qui aspirent au changement, politiques et citoyens, doivent s’atteler à ce que le défi du camp sortant ne se réalise pas : la victoire d’IBK dès le premier tour.
Au regard de la situation sur le terrain, cela est quasi impossible sauf en cas de fraude électorale. IBK n’a pas l’estime d’une frange importante du peuple malien et la plupart de ses alliés de 2013, il les a presque tous perdus. Malgré leur soutien en 2013, IBK n’a pas pu passer dès le 1er tour et ce n’est pas par coup de baguette magique qu’il pourra le faire en juillet 2018.
La probabilité de tricherie est confirmée à travers plusieurs actes du régime égrené et par les politiques de l’opposition tels que Tiébilé Dramé, Soumaïla Cissé… et par le chroniqueur, porte-parole du CDR, Ras Bath qui lors de certaines de leur sortie ont révélé des détails inquiétants.
Cette inquiétude exprime la conséquence qui pourrait se produire au cas où le parti sortant, RPM, empochera la victoire volée. Le peuple et des partis politiques s’opposeront et cela conduira indiscutablement à une crise postélectorale. Qui dit crise après une élection doit penser à toutes sortes de dangers .
Le Mali n’en a pas besoin au regard de ce que le peuple vit de nos jours. Le nord et le centre sont hors contrôle de l’Etat, si le sud tombe, rien ne restera de ce pays.
Comment éviter une nouvelle crise ? Le pouvoir semble ne pas avoir vocation de travailler dans ce sens. Alors, le devoir s’impose à ceux qui sont pour le changement de faire barrage à l’imposture. Le plutôt serait le mieux. Aux politiques de l’opposition, je dirai, laissez les égos de côté et pensez à l’intérêt du Mali.
Boubacar Yalkoué
Source: Le Pays