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La Nation en deuil : le ‘‘Malien le plus détesté’’ s’en est allé

L’inéluctable emporte toujours le meilleur d’entre nous. Par surprise. C’est en cela que l’inconcevable se veut concevable. Comme l’accident tragique qui a emporté sur la route devenue meurtrière de Ségou deux éminents chercheurs, deux brillants fils de cette nation : Naffet KEITA et Ambroise DAKOUO.
Engagés dans la recherche de solutions pour la paix et la sécurité au Mali et dans le Sahel, Naffet KEITA et Ambroise DAKOUO étaient enseignants-chercheurs à l’ex Université des Lettres et des Sciences humaines de Bamako.

Pour notre pays, en déficit de compétences dans les domaines qui étaient les leurs, la perte est incommensurable. Faudrait-il se consoler dans la fatalité suivant l’expression shakespearienne selon laquelle ‘’la mort est une dette que chacun ne peut payer qu’une fois ?’’
Bien sûr qu’’’ au fond de toute chose est la tristesse, comme au bout de tous les fleuves est l’océan. En pourrait-il être autrement dans un monde où tout ce que nous aimons doit mourir ? Le silence et l’immobilité, voilà la fin de toutes nos agitations ; la mort, voilà le secret de la vie ; le deuil enveloppe de près ou de loin l’âme comme la nuit enveloppe l’univers’’.
Quid de la mort de Mamadou Djery MAIGA ? Un autre fils de ce pays, arraché brutalement à l’affection des siens. Un autre fils aussi célèbre en sa manière, sur son registre que la Nation pleure aussi.
‘’Djery’’ a été ces dernières années le Malien le plus controversé, le Malien le plus haï, le Malien le plus détesté… pour ses convictions et engagements auprès du MNLA, l’organisation qui a perpétré et revendique les crimes les plus odieux contre la nation malienne (le massacre d’Aguelhok et la forfanterie du 6 avril 2012).
Mais ‘’Djery ‘’ a été aussi du lot de ces fils du Mali qui ont œuvré, des mois durant, pour aboutir à la paix. Artisan de l’Accord pour la paix, il est aujourd’hui un des principaux acteurs du processus d’Alger dans le cadre de la CMA.
Même quand la blessure guérit, la cicatrice demeure. Comme le disait Hugo, ‘’les habits de deuil ont beau s’user et blanchir : le cœur reste noir ‘’. Foin de participation au ‘’chœur des pleureuses ni à aucune manifestation hypocrite de compassion’’, nous estimons simplement comme Charles de Leusse que ‘’la mort est un mot qui tue tous les mots’’.
À ces fils de la Patrie qui nous quittent, disons : au revoir.

Par Bertin DAKOUO

 

Source: info-matin

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