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La mort de 11 soldats maliens fait monter le sentiment anti français : Les raisons du désamour contre le libérateur d’hier

Nombreux sont aujourd’hui les Maliens qui ne portent plus la France dans leur cœur, à cause du double jeu dans la résolution de la crise multidimensionnelle que traverse le pays. Et pourtant après la libération par les troupes françaises des régions du nord sous le joug des terroristes en 2012, le Président Hollande a été non seulement fait citoyen d’honneur de Tombouctou, mais aussi et surtout, il a eu droit à un accueil digne d’un libérateur à Bamako. Pourquoi cinq ans après, le sentiment anti français a-t-il  pris le dessus ?

soldat militaire armee forces maliennes fama otage djihadiste islamiste Mouslimoune

La réponse est à chercher dans l’attitude de la France vis-à-vis du peuple du Mali. D’abord, après la libération de Konna, Tombouctou et Gao, en collaboration avec les Forces armées maliennes, les troupes françaises n’avaient jamais voulu que les militaires maliens foulent le sol de Kidal. Cette situation a provoqué l’ire de certains leaders politiques et même de la société civile, qui n’ont pas compris comment peut-on empêcher l’armée d’un pays souverain de fouler le sol d’une partie de son territoire ? La raison semble être le machiavélique plan Sarkozy qui consistait à faire de Kidal une entité autonome dans un Mali fédéral.  Ce plan ayant échoué, la France n’a toujours pas voulu l’entrée des FAMA à  Kidal. C’est pourquoi avec la complicité de l’Algérie, elle a concocté un accord dit de « Paix et de réconciliation », qui n’en fut jamais un, et qui était censé permettre aux groupes armés indépendantistes de Kidal d’avoir une large autonomie. Ce document n’est, en réalité, qu’un plan de  partition du Mali.

Autres raisons de la colère du citoyen malien, c’est le fait par la France d’avoir fait de Kidal une zone d’exclusion malienne avec éventuellement une exploration des ressources naturelles sans autorisation du gouvernement comme en témoignent les multiples engins qui défilent et qui ne sont pas des armes de guerre. A ce courroux, s’est ajoutée la polémique autour de la mort de 11 soldats maliens détenus comme otages par les terroristes lors des frappes de Barkhane à Abeibara.

En somme, si le gouvernement malien pouvait organiser un referendum sur OUI ou NON pour le maintien des troupes françaises au Mali, le non l’emporterait à plus de 77%, score jamais égalé au Mali. Pourtant, on est loin de la situation où notre pays peut se passer de l’appui de la France et même de la MINUSMA.

   Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfsept.com

 

Source:  Inf@sept

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