Les 7 et 8 février derniers, deux projets au profit des communautés de la localité de Tessalit (290 kilomètres, au nord de Kidal) ont été lancés.
Le premier projet vise à contribuer à l’autonomisation des femmes et le second, à réhabiliter le système d’adduction d’eau potable de la ville.
Le 17 janvier dernier avait eu lieu un autre lancement de travaux relatifs à l’amélioration des conditions d’accès à l’eau potable, au profit du centre de détention de Kidal.
À Tessalit, l’eau source de vie et d’autonomisation des femmes
Le premier projet à impact rapide (QIP), consiste en l’aménagement d’un jardin, en la fourniture d’équipements essentiels tels qu’un forage équipé d’une pompe solaire et un château d’eau, des outils de travail, ainsi qu’au renforcement des capacités des femmes de la localité, sur les techniques de maraîchage et la gestion des activités génératrices de revenus (AGR).
Sponsorisé par le contingent tchadien de la Force de la MINUSMA, pour plus de 25 millions FCFA, dans le cadre des actions civilo-militaires (CIMIC), il vise à contribuer à l’autonomisation économique des femmes de l’association « TEDEMTE » d’Amachach.
Le second projet dénommé : « Réhabilitation du système d’adduction d’eau potable de la ville de Tessalit », est d’une valeur de 190.804.137 FCFA. Financé par la contribution du Royaume du Danemark au Fonds Fiduciaire pour la Paix et la Sécurité au Mali (Trust Fund), il est initié par la Division des Affaires politiques de la MINUSMA. Ciblant 450 ménages de la ville de Tessalit, soit près de 4.000 habitants, ces travaux concernent entre autres, la réhabilitation du réseau existant, la réhabilitation de 2000 mètres de réseau de refoulement et de 5500 mètres de réseau de distribution, permettant l’extension aux quartiers périphériques non couverts par le forage existant.
Deux forages supplémentaires avec un débit de 10 mètres cube par heure, une installation des panneaux solaire, la fourniture d’un groupe électrogène d’une capacité de 45 kvas et des motos pour faciliter la mobilité des techniciens lors des interventions techniques sont également prévus. La réhabilitation de la centrale de traitement des eaux potables est également attendue. Le projet appuiera les autorités locales pour asseoir un système de gestion de l’infrastructure, prenant en compte les aspirations de toutes les parties prenantes, en particulier les catégories vulnérables.
Etaient présent à ces lancements les bénéficiaires, le chef de village, la MINUSMA, les ONG et autorités locales dont le maire de Tessalit, Ousmane Ag ABDOULLAH. Ce dernier a adressé ses vifs remerciements à la MINUSMA, avant d’exhorter les autorités locales à s’impliquer davantage pour faciliter la réalisation de ces projets. Nous ne cesserons jamais d’encourager les initiatives du genre qui, selon lui « répondent aux besoins essentiels des communautés, » avant de conclure : « Amane imane (l’eau c’est la vie) ».
« Nous nous réjouissons que ces projets viennent améliorer, l’accès à l’eau potable de la population du cercle de de Tessalit. Aussi, nous espérons qu’ils contribueront à davantage consolider les liens sociaux entre l’ensemble des communautés de la commune afin de renforcer la solidarité et le bon voisinage » dira pour sa part El Hadji Ibrahima Boly DIENE, Chef du bureau régional de la MINUSMA à Kidal.
L’eau, un droit fondamental
Financé à hauteur de 14 millions de FCFA et piloté à travers la Section des affaires judiciaires et pénitentiaires (SAJP) de la MINUSMA, ce projet à impact rapide concerne la réalisation d’un forage. Il vise à répondre à l’urgence de fournir de façon permanente de l’eau aux personnes incarcérées au centre de détention de Kidal. Ce forage avec un débit de 3 m3/h sera ainsi connecté au réservoir de 10 m3 déjà réalisé en 2020 à travers la même SAJP.
Depuis son ouverture en 2019, le centre de détention de Kidal avait connu des difficultés liées à la fourniture d’eau de manière régulière et suffisante pour assurer la consommation et l’hygiène des occupants.
« La réalisation de ce forage permettra alors de résorber définitivement le problème d’eau et ainsi rendre les conditions de détention plus humaines », a indiqué l’Association pour la promotion des jeunes et le développement de la région de Kidal (APJDR), qui met en œuvre le projet.
Le président des organisations régionales de la société civile, Attiyoub AG INTALLA, a remercié la MINUSMA pour son engagement aux côtés des populations. « Les détenus restent des membres de notre communauté et à cet égard, ils doivent bénéficier des meilleures conditions de vie possible pendant leur internement ».
Pour sa part, le maire de la commune urbaine de Kidal, Hama AG BAYE, est revenu sur le soutien de la MINUSMA « aux populations affaiblies par une décennie de crise particulièrement dans le domaine hydraulique ». « Les châteaux d’eau réalisés sur toute l’étendue de la région, avec le soutien de la Mission, sont innombrables et ce, dans l’objectif de répondre au besoin vital des communautés ».
Au nom du Bureau régional de la MINUSMA, Mulum’Oderhwa BALEZI, de la Cellule d’analyse conjointe de la Mission (JMAC), a rappelé qu’à travers la SAJP, la MINUSMA soutient les autorités nationales dans le rétablissement de l’Etat de droit dans le nord du Mali en matière de justice et de détention, en étroite collaboration avec d’autres partenaires.
Un appui qui n’est pas une première
Les autorités présentes, appuyées par les responsables du Centre, ont à cet effet apprécié « l’engagement constant de la SAJP et de la DDHP au niveau du centre de détention de Kidal afin d’impacter positivement la vie des détenus ».
Dans le cadre de son action dans la région de Kidal, la MINUSMA a en effet soutenu le centre de détention à travers, entre autres, des consultations médicales gratuites couplées avec la fourniture de médicaments, la mise à disposition de produits de prévention contre la Covid-19, en plus d’aménagements en hygiène-assainissement. En plus des initiatives à l’étude pour améliorer les conditions de détention, au quotidien, les équipes de la MINUSMA à Kidal restent de façon permanente à l’écoute pour promouvoir l’application des principes de Droits de l’homme.
MINUSMA
