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La mémoire des esclaves célébrée sur fond de polémique sur la repentance

Le maire FN de villert -cotterets evrait s’honorer” de célébrer l’abolition de l’esclavage a estimé samedi François Hollande lors de la journée nationale en mémoire des esclaves, à laquelle l’élu frontiste a refusé de s’associer sur fond de polémique sur la repentance.

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Dans cette commune de l’Aisne, environ 300 personnes ont défié le maire Franck Biffaut et se sont réunies devant la maison où mourut en 1806 le général Alexandre Dumas, père de l’écrivain, né esclave à Saint-Domingue et devenu, dans l’armée révolutionnaire, le premier général d’origine afro-antillaise.

“Aujourd’hui, tout le monde devrait célébrer le général Dumas, notamment le maire qui devrait s’honorer (…) de célébrer un des citoyens les plus illustres de sa ville”, a estimé le chef de l’État sur Public Sénat et France Ô, sans entrer plus avant dans la polémique.

Un peu plus tôt, dans son discours officiel en hommage aux esclaves, il s’était contenté de dire qu’il n’admettrait aucune “discrimination, qu’elle se situe à l’école, au travail, dans l’accès à la culture, ou dans la reconnaissance des mémoires”.

Alors que sa commune organisait depuis 2007 des cérémonies chaque 10 mai, Franck Briffaut avait annoncé peu après les élections municipales, qui ont porté le FN à la tête d’une dizaine de villes, qu’il ne ferait rien cette année et dénoncé “une auto-culpabilisation permanente”.

Des associations ultramarines et antiracistes avaient immédiatement fustigé “des propos dangereux” et décidé d’organiser malgré tout un rassemblement. Environ 300 personnes se sont donc retrouvées samedi matin devant la maison de la famille Dumas.

“La culpabilisation, c’est quand on se cache comme le fait le maire de Villers-Cotterêts aujourd’hui. Quand on se cache, c’est qu’on a quelque chose à se reprocher!”, a lancé l’écrivain Claude Ribbe, président de l’Association des Amis du général Dumas.

Dans la foule, mêlant des élus, dont la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin, des responsables associatifs et syndicaux (les responsables de SOS Racisme, de la LDH) et des anonymes, Achille exprimait son “mépris et sa colère” envers son maire.

“On ne peut pas changer l’histoire”, soulignait cet habitant de Villers-Cotterêts en souhaitant “la “reconnaissance que certains Français ont des racines issues de l’esclavage”.

– ‘Réparations’ –

 

Le 10 mai est la date retenue pour la “Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions”, célébrée depuis 2006 et issue de la loi Taubira de reconnaissance de la traite et de l’esclavage comme crime contre l’humanité (2001). Elle donne lieu à des cérémonies dans tous les départements.

A Nantes, une centaine de personnes dont la maire Johanna Rolland (PS) se sont réunies pour jeter des bouquets de fleurs dans la Loire, à l’endroit d’où partaient des bateaux du commerce triangulaire.

A Bordeaux, deuxième port négrier après Nantes, le maire UMP Alain Juppé a jugé l’esclavage “contre nature” et estimé que “le travail de mémoire devait être poursuivi”.

Sa ville, où de nombreuses rues portent encore le nom de négriers célèbres, est souvent critiquée par les associations, qui lui reprochent de ne pas avoir suffisamment engagé de travaux sur son passé négrier.

Le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) a d’ailleurs accusé samedi trois familles bordelaises de s’être enrichies grâce à la traite et leur a demandé réparation lors d’un rassemblement à Paris.

Le Cran, qui a déjà engagé des poursuites en justice contre l’État, la Caisse des dépôts et le groupe Spie Batignolles, a cette fois choisi “d’interpeller publiquement” ces familles ainsi que des institutions financières, dont le Crédit suisse et la Banque de France.

Il y a un an, le président Hollande avait fermé la porte à toute compensation financière, citant le poète martiniquais Aimé Césaire qui évoquait une “impossible réparation”.

© 2014 AFP

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