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La meilleure armée du monde fait parler d’elle

MédiasL’affaire de l’eau volée en France par des militaires suisses a fait le tour du globe. A Berne, on hésite entre rires et consternation.

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Jamais l’armée suisse n’aura été si célèbre. Le monde entier a relayé, ces dernières heures, l’affaire de l’eau «volée» par des hélicoptères militaires dans le lac des Rousses, en France voisine, pour étancher la soif des vaches helvétiques.

Les médias de l’Hexagone ont été les premiers à dénoncer ce pillage indu de ressources naturelles d’une puissance étrangère. Puis la très sérieuse BBC a signalé l’incident. Il n’en fallait pas davantage pour que toute la planète s’y intéresse, des médias américains jusqu’au lointain Indonesia News.

Les correspondants britanniques du Telegraph voient dans cette histoire «la marque typique de l’efficacité suisse». Mais «la Suisse, connue pour son rejet des conflits, estime qu’il n’y a pas d’inquiétudes à avoir quant à une escalade des tensions», se rassure le quotidien. Les vaches assoiffées des pâturages jurassiens émeuvent le New York Times. Qui rappelle que leur lait sert à produire «des fromages prisés, dont les variétés françaises le comté et le morbier ainsi que la Tête de Moine (sic)». Une erreur de localisation, puisque le dernier est produit dans le canton du Jura et pas en terrain vaudois.

«Mission trop complexe»
A Berne, l’affaire provoque autant de rires que de consternation. «La meilleure armée du monde d’Ueli Maurer confond les lacs suisses et français. Cela prouve une chose, c’est que nos soldats ont besoin de cours de lecture de cartes», constate Christophe Darbellay,président du PDC suisse. Membre de la Commission de la sécurité du National, Pierre-Alain Fridez (PS/JU) observe que «certaines missions sont décidément trop complexes pour être confiées à l’armée». Sur le fond, il précise que l’aide aux vaches assoiffées «est une bonne action».

Le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) s’en donne à cœur joie: «Je suis surprise que l’armée, qui se veut un modèle de rigueur, puisse être aussi laxiste en se permettant des initiatives pareilles, dit sa secrétaire générale, la Genevoise Amanda Gavilanes. Elle a non seulement fait preuve d’amateurisme en allant chercher de l’eau en France, mais aussi en puisant dans des rivières alors que c’est interdit. Cela montre une nouvelle fois que l’aide en cas de catastrophe devrait être une mission civile.» N’exagérons rien! rétorque le conseiller nationalRoger Golay (MCG/GE): «C’est un mini-incident pour lequel l’armée a présenté ses excuses. Vous voulez quoi de plus, qu’on aille restituer l’eau?»

Bon pour le tourisme
L’affaire écorne, si l’on ose dire, l’image de l’armée, mais elle ne devrait pas avoir de conséquence négative pour l’image de la Suisse. Au contraire, selon l’ambassadeur Nicolas Bideau, directeur de Présence Suisse: «Nos analyses montrent que l’impact sur l’image du pays n’est pas négatif dans les médias anglo-saxons. Cela s’explique par un cocktail de clichés helvétiques relativement positifs: en convoquant l’armée suisse, l’efficacité, les vaches, le paysage et le fromage, on se situe sur un terrain de clichés impliquant une dynamique positive.» La bévue des pilotes militaires serait donc bonne pour le tourisme. Ou comment lutter contre le franc fort en dérobant 50 m3 d’eau.

 

Source: 24 heures

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