CHRONIQUE. Après huit années de guerre civile, la reconstruction du pays exige une paix dont le prix sera très élevé. Le prix du cynisme.
Par notre correspondant à Tunis, Benoît Delmas
On en viendrait à douter de l’existence de la nation libyenne après huit années de conflits sanglants. Un gouvernement siège à Tripoli, à l’ouest, installé par l’ONU ; à l’est, le maréchal Haftar règne en maître. De facto : une sécession. Le 4 avril dernier, à dix jours d’une conférence cruciale, il déclenche une opération militaire contre la capitale. Il promet un raid éclair, une prompte victoire qui imposerait par la force son récit nationaliste. La volonté du septuagénaire, Haftar a 76 ans, s’ébréchera les canines sur la résistance de l’armée nationale épaulé de milices. Sept mois sont…