La Vieille Dame est épuisée. Après plusieurs années d’hégémonie en Serie A, la Juventus sombre. Cette saison, les Bianconeri pointent à une inquiétante huitième place après onze journées, eux qui affichent un bilan de 5 victoires, 4 nuls et 2 défaites. Dans le dur en championnat, les Italiens sont proches de l’élimination en UEFA Champions League. Ce soir, ils joueront gros face à Benfica (1er ex-aequo avec le PSG, 8 points) puisqu’ils sont troisièmes avec seulement trois points au compteur. Le rendez-vous à Lisbonne est donc capital pour les Turinois, qui pourraient prendre la porte.
Ce qui serait un sacré camouflet pour un club qui n’a pas vraiment besoin de ça en ce moment. En effet, la Juve vit des moments très compliqués en coulisses. Outre le fait qu’elle soit pointée du doigt par l’UEFA pour le projet de Super Ligue qu’elle mène avec le FC Barcelone et le Real Madrid, la Vecchia Signora est dans de sales draps. Ce mardi, la Gazzetta dello Sport révèle que plusieurs dirigeants ou anciens dirigeants piémontais sont dans le viseur de la justice. Ils sont d’ailleurs seize à être surveillés dans le cadre d’une enquête préliminaire menée depuis 2021 par le parquet de Turin.
Seize dirigeants visés
Le président Andrea Agnelli, Pavel Nedved (vice-président), Maurizio Arrivabene (administrateur délégué) ou encore Fabio Paratici (ancien directeur sportif) sont notamment épinglés par la justice. Cette affaire, qui concerne de possibles falsifications des comptes de la part de l’écurie bianconera, notamment au niveau des transferts de joueurs et des bilans financiers, fait grand bruit de l’autre côté des Alpes. La publication au papier rose précise que la procureure en chef de Turin, Anna Maria Loreto, s’intéresse à des falsifications en matière de comptabilité et de mercato sur les années 2018, 2019 et 2020. Elle a aussi rejeté la demande d’assignation à domicile d’Andrea Agnelli, qui risque malgré tout un procès.
La GDS ajoute que le parquet de Turin a notifié aux membres du conseil d’administration de la Juventus, aux dirigeants ayant des responsabilités stratégiques, aux commissaires aux comptes de la Juventus et aux membres du collège des commissaires aux comptes l’avis de conclusion de l’enquête préliminaire. Selon l’accusation, «le cadre probatoire permet d’esquisser une activité d’altération des postes du bilan (et donc des résultats d’exploitation) comme conséquence, tout d’abord, d’un recours anormal à des opérations d’échange de droits de performance sportive d’un nombre élevé d’athlètes, opérations conclues à des valeurs établies par les parties de manière arbitraire et dans le but de satisfaire les besoins du bilan».
Plusieurs opérations douteuses
Il est indiqué ensuite : «ces opérations ont été considérées comme fictives, également à la lumière du contenu des conversations enregistrées pendant l’enquête (…) Une autre intervention, visant à modifier les résultats budgétaires, a été identifiée dans les soi-disant manœuvres salariales.» Dans le rapport établi par le parquet de Turin, on apprend que la Juventus a déclaré une perte de 39 596 000 euros au lieu de 84 506 000 euros et une situation nette positive, égale à 31 243 000 euros au lieu d’une négative, égale à 13 367 000 euros. En 2019, elle a indiqué avoir perdu 89 082 000 euros au lieu de 230 732 000 euros. En 2020, elle a précisé avoir perdu 209 514 000 euros au lieu de 222 477 000 euros.
La procureure a également annoncé que certains des suspects ont été inculpés du délit de déclaration frauduleuse suite à l’utilisation de factures pour des transactions inexistantes «après avoir révélé comment la Juventus a payé des agents des sommes pour des services qui n’ont pas été compensés et qui, par conséquent, sont considérés comme inexistants, avec un préjudice simultané pour le Trésor du fait d’une déduction indue de la TVA». Il faut ajouter que les accords de réduction de salaire des joueurs pour les mois de mars à juin 2021 sont aussi étudiés par la justice.
La Juve joue gros
Celle-ci soupçonne la Juventus de plusieurs opérations suspectes en matière de gestion financière ou encore de transferts. L’échange entre Arthur et Pjanic ou encore le cas CR7 sont observés. La Juve a 20 jours pour apporter des éléments la dédouanant avant que l’accusation tranche. La FIGC (fédération italienne) pourrait également se saisir de l’affaire. Sur le terrain sportif comme en coulisses, l’écurie italienne vit décidément une terrible année et va jouer très gros dans les prochains jours. Affaire à suivre…