En effet, suite à la grève des enseignants déclenchée hier mardi et qui durera une semaine, les étudiants de la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie ont pris en otage l’accès au Centre hospitalière universitaire (CHU) du point-g. « Trop c’est trop, nous en avons mare, l’incapacité et le manque de volonté des autorités est sur le point de nous conduire en une autre année blanche » décria Doua Sissoko secrétaire générale du comité AEEM de la FMOS/FA-PHA de l’USTTB.
Après avoir constaté que les enseignants sont en grève pour une semaine renouvelable à partir du lundi prochain suite la non satisfaction de leurs revendications relatives à l’accord du 6 mars 2012. Les étudiants en médecine, en pharmacie et en odontostomatologie sont sortis très massivement pour manifester leurs ras-le-bol à l’égard l’indifférence des autorités du pays.
C’est ainsi que les forces de maintien de l’ordre sont venus les disperser. Au cours du bras de fer qui les a opposé, plusieurs personnes ont été blessées de part et d’autre. Les forces de l’ordre après avoir reçu du renfort ont poursuivi des étudiants jusque dans les familles et à l’internat engendre le chaos avec des portes défoncées, des ordinateurs et téléphones portables volés, des tirs de balles réelles qui ont fait cinq blessés graves. L’atmosphère au point-G était presqu’invivable. Les étudiants et les habitants ne savaient plus à quel saint se vouer…
Avant le début des hostilités, nous avons pu recueillir le témoignage du secrétaire générale du comité AEEM qui reconnait la légitimité des revendications des enseignants. Ce sont plutôt les autorités qui semblent jouer avec leur avenir a-t-il dit. ‘’Quand nous avons appris à travers un communiqué du SNESUP qu’une série de grèves allant du mardi 9 juillet au samedi 13 juillet, renouvelable dès le lundi 15 juillet au samedi 20 juillet 2013 allaient être déclenchées. On avait pensé que les autorités allaient enfin signer ce protocole d’accord du 6 mars 2012. Il est important que les autorités sachent que, pour rien au monde nous n’allons accepter de concéder une autre année blanche. Nous en avons mare de la passivité des autorités qui ne semblent penser qu’à eux-mêmes. Nous exigeons qu’une solution définitive soit trouvée, car c’est de notre avenir qu’il s’agit. Nous comprenons désormais le syndicat et nous allons les soutenir et cela même au prix de notre propre sang’’ Après l’intervention du général Sissoko, un jeune étudiant de la première année médecine du nom de Moussa Sangaré dira qu’ils en ont marre des autorités de ce pays. ‘’Je pense très sincèrement qu’il y’a une manque de volonté des autorités de ce pays. Nous en avons marre d’eux. Ils se fichent de nous et prennent en otage de manière volontaire notre avenir. Qu’ils sachent que nous leurs pardonnerons jamais’’ vociféra-t-il en sanglot. Awa Tamboura étudiante en première année également abonde dans le même sens que son camarade ‘’Comme les autorités ont leurs enfants qui étudient dans les meilleures conditions ailleurs ou dans les universités privées, ils se fichent carrément de nous. En tout cas, nous voulons de tout sauf une autre année blanche’’ déclara avec un air déconcerté. Avant que les forces de l’ordre ne viennent disperser les étudiants, ils scandaient vouloir étudier et qu’ils sont prêts à tout pour qu’une autre année blanche ne soit pas consommée.
Selon Abdoulaye Mallé secrétaire général du SNESUP que nous avons puis joindre par téléphone ‘’En début d’année nous avons effectué 107 jours de grève illimitée. Avant de reprendre service suite à l’attaque de Konan par les Djihadistes. Après les 107 jours de grèves illimités, nous avons décidé de changer de stratégie en adoptant une autre forme de grève dite grève perlée. Cela a débuté le lundi 10 juin dernier avec 48 heures de grève, puis 72 heures. Comme les différentes rencontres n’ont puis aboutir à la signature du protocole d’accord du 6 mars. Nous sommes de nouveau en grève depuis hier 9 juillet pour une semaine renouvelable aussitôt. La grève dont il s’agit concerne les cours, les TD, les soutenances avec la rétention des notes’’
Les points de revendication du SNESUP sont les suivants :
1- L’application immédiate et intégrale du nouveau salaire des enseignants du supérieur et des chercheurs consigné dans la lettre n°46/MTFP-SG du 12 mars 2012 du Ministre du Travail et de la Fonction Publique au Premier Ministre avec rappel pour compter du 1er mars 2013 ;
2- La transposition immédiate de tous les Assistants Docteurs dans le corps des Maitres Assistants ;
3- Le Remboursement immédiat de 11 mois d’arriérés d’AMO (Assurance Maladie Obligatoire) et la prise en charge des omissions et de la 4ème liste de non adhésion à l’AMO ;
4- L’intégration immédiate dans la Fonction publique des travailleurs contractuels payés sur les budgets autonomes des structures de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ;
5- Le paiement immédiat du reliquat des heures supplémentaires 2011-2012.
Selon M. Mallé Abdoulaye, si les points de revendication cités sont pris en compte c’est le Mali qui en sortira gagnant. Puisque les étudiants seront mieux formés, le manque de professeur sera aussitôt comblé et même des professeurs de la sous régions viendront enseigner au Mali. M Mallé, appel les étudiants à faire preuve de sagesse et de patience. Tout en invitant le gouvernement de respecter le caractère continuité de l’Etat afin que le Protocole du 6 mars 2012 soit enfin signé pour le grand bonheur de tous.
Drissa KANTAO