Bon présage sur l’avenir des discussions axées sur la paix, la sécurité et la gouvernance.
Le vice-président du Rassemblement pour le Mali (RPM) et chef de file d’une coalition de partis politiques de la mouvance présidentielle Boulkassoum Haïdara est un modéré qui croit aux vertus du dialogue politique, ne renonce point à persuader au nom du bon sens qu’il croit la chose du monde la plus partagée. D’où son initiative de prendre langue avec les opposants au régime du président Ibrahim Boubacar Keïta.
A la fois intransigeant et modéré, inflexible sur les principes, mais ouvert au dialogue, Tiébilé Dramé affiche une sainte horreur de faire des concessions sur ce qu’il considère comme fondamental. Ce qui lui vaut d’être taxé parfois de rigidité. Ce Niorois, s’il ressent beaucoup de gêne à parler de lui-même, il sait à l’occasion se monter ironique, malicieux voire franchement caustique, sans pour autant en devenir blessant. Son sens de l’humour le préserve de l’orgueil, défaut majeur de nombreux hommes politiques maliens et d’ailleurs.
D’ailleurs l’opposition à laquelle il appartient peut se targuer d’être républicaine. A la différence de celle, hélas en Afrique, qui bat régulièrement le pavé, incendie pneus sur la voie publique, calcine des véhicules, pose des barricades, décrètent des journées ville morte.
La nôtre affectionne le débat démocratique, se prononce sur des sujets arides intéressant la vie nationale. Et partant participe à l’œuvre de construction nationale. Nous voilà au cœur du sujet. Mercredi dernier, majorité et opposition se sont rencontrées. Après des semaines marquées par la montée de l’adrénaline : excédé le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, avait peint son apposant Tiébilé Dramé sous les traits de « Ce petit monsieur ».
La rencontre marque une volonté de désescalade de la tension, de « sortir le débat de la rue » pour reprendre Boulkassoum Haïdara de la majorité présidentielle. Tiébilé Dramé ne rame pas à contre courant : « Tous les partis de l’opposition ici représentés sont venus à cette première rencontre dans les meilleures dispositions pour parler de notre pays. » L’objectif affiché consiste à tirer le Mali des profondeurs de l’abîme à travers l’examen de problèmes les plus brulants, à savoir la paix, la sécurité et la gouvernance.
Les deux parties ont convenu de mettre en place une commission paritaire de 24 membres (12 de la majorité, 12 de l’opposition) dont la première rencontre est prévue samedi.
Georges François Traoré
Source : L’ Informateur