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La fuite en avant de la Minusma : ” elle serait plus crédible si au lendemain de la nomination de députés par la Cour constitutionnelle, elle était allée dire à IBK d’arrêter de jouer avec le feu”

Depuis son déploiement au Mali, la Minusma a alimenté toutes sortes de controverses, allant des interrogations légitimes aux soupçons les plus infondés, frisant parfois les thèses complotistes. En fonction des moments, le régime ne s’est pas privé de tomber à bras raccourci sur la Mission Onusienne et les limites de son mandat pour se dédouaner ainsi que son armée des revers subis sur le terrain militaire.
L’opinion, faute d’une bonne connaissance du sens et de l’engagement de la force de l’ONU, avait pensé que son arrivée au Mali signerait la mise en déroute du dernier djihadiste et reste dans l’incompréhension totale que la lutte contre le terrorisme ne soit pas au cœur de son mandat.
Pour une organisation critiquée plus souvent qu’à son tour, j’aurais tant aimé ne pas ajouter mon grain de sel, sauf que l’initiative (de médiation en direction de l’imam Dicko et du Mouvement du 05 juin) est à ce point inacceptable à mes yeux que je ne puis me taire.
Les missions de l’ONU échoueront toujours lamentablement tant qu’elles n’auront pas le courage de dire à chaque acteur des pays en crise son fait. La Minusma a  été témoin de toutes les violations du pacte électoral et démocratique par le régime de IBK et des institutions à sa dévotion pour se tourner plutôt vers les victimes pour demander l’apaisement. Quand on a la Stabilisation comme un des objectifs de mandat, on surveille d’abord les pyromanes qui ont détourné sciemment, l’arrogance en prime, de changer l’expression du suffrage des Maliens pour repêcher le candidat Moussa Timbiné en Commune V, Tiémoko Sangaré de l’Adéma/PSAJ à Bougouni et dans d’autres localités dans le dessein que IBK contrôle à sa main le cours politique et organise sa succession à sa guise.
Une Minusma courageuse aurait dû dire au président ainsi qu’aux petites mains qui, à la Cour constitutionnelle, tricotent cette stratégie tortueuse, d’arrêter de fragiliser le pays avec les germes d’une crise politique d’envergure.
Ce silence qui confine à la lâcheté a été exploitée depuis 2013 par le régime qui s’est permis même de convoquer le Représentant Spécial du Secrétaire Général, Mohamed Annadif à l’Assemblée nationale pour le chapitrer sur l’engagement ou le non engagement de la Minusma. Heureusement que le sang tchadien, qui coule dans ses veines, lui a donné le ressort nécessaire pour répliquer à ses contradicteurs sans langue de bois.
Pour ce pouvoir de noceurs, la Minusma et autres Barkhane sont perçues comme des forces envoyées chez nous pour veiller à sa quiétude. La sueur aux enfants venus de pays voisins ou de contrées lointaines nous défendre et la soupe aux enfants du régime !
L’insouciance des gouvernants maliens horripile jusqu’au sein de la mission des Nations-unies où mezza voce, on ne se prive pas de rappeler combien l’effort de la communauté internationale manque de répondant au niveau national.
La Minusma serait plus crédible si au lendemain de la nomination de députés par la Cour constitutionnelle, elle était allée dire à IBK d’arrêter de jouer avec le feu. Consciente d’une totale impunité, Sébénicoro a poussé un peu plus loin son pion en faisant nommer à son tour “un député” frauduleusement repêché président de l’Assemblée nationale, dans un jeu de poker-menteur configurant les intentions pour 2023. Si jamais la Minusma était encore là à cette date, (ce qui est fort probable), elle aura assez de cran pour nous dire d’accepter le choix de Manassa et des juges courbés de la Cour constitutionnelle parce que c’est la loi même si le choix porte sur le palefrenier du président à défaut d’être son fils.
Tout porte à croire que la Minusma a attrapé le “syndrome des familles fondatrices de Bamako”. C’est une curieuse pathologie qui amène le médiateur à défendre le Riche quand il spolie la Veuve et l’Orphelin, à livrer le Faible au Fort.
Tous les faits et actes contestables au cœur de la crise l’ont été par le pouvoir, donc la solution, elle, ne peut se trouver que du même côté. Que la Minusma arrête d’aller troubler la quiétude des populations de Badalabougou dans un ballet de 4×4 qui ne rehausse pas son image !
Les problèmes du Mali sont connus. Leurs auteurs aussi. On attend juste le courageux médiateur qui osera le dire et surtout les affronter.
Bakary Diarra in Refondation

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