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La France, l’éternel gendarme de l’Afrique

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Après un siècle de colonisations, puis un demi de manigances pour rester dans le jeu, la France garde sur la tête le képi de gendarme de l’Afrique. Après le Mali, les militaires français sont une fois de plus mis à l’épreuve en Centrafrique (album photos AFP ici, carte interactive actualisée là). Au moins pour la dixième fois depuis l’indépendance de 1960 !

C’est une longue et parfois trouble histoire. Après avoir flatté son ego de dingo en se pinçant le nez, la France envoya ses braves paras déposer l’empereur Bokassa Ier en 1979 (l’opération Barracuda). Le despote était soupçonné d’avoir massacré des enfants. On se souvient également que les chasses, les cadeaux en ivoire et plaquettes de diamants de ce cher Jean-Bedel, – empereur de pacotilles lui – à Valéry Giscard d’Estaing, allaient contribuer à la défaite du président sortant lors de l’élection présidentielle de 1981…

Après avoir contribué à la décomposition et la déstabilisation d’un pays corrompu jusqu’à l’os, potentiellement riche de pétrole et de métaux précieux mais l’un des plus pauvres du monde, la France ne parvient pas à se débarrasser de ce costume encombrant. Ce n’est pourtant pas faute d’essayer depuis quelques années ! En 2010, la France a dénoncé la clause d’assistance en cas de menace dans le partenariat de défense avec la RCA.

Seulement, notre bon et vieux pays a des responsabilités historiques en Afrique centrale et de l’ouest. Elle ne peut se dérober, notamment en Centrafrique, carrefour stratégique dans une région instable, cerné par le Cameroun, le Tchad, les deux Soudan et les deux Congo.

Un sondage OpinionWay estime la désapprobation des Français devant cette opération à 64 %. L’exact opposé de la mission au Mali en janvier. L’ennemi est moins clairement visible. Si l’on avait mauvais esprit, il faudrait croire que la lutte pour sauver un peuple lâché par un État failli est moins vendeuse qu’un raid face aux islamistes…

De toute façon, la France est en Centrafrique parce qu’il n’y a personne pour brandir le sifflet et la matraque du gendarme… L’Amérique se retire du continent pour se concentrer sur le Pacifique et l’Asie. L’Europe finance du bout des doigts. La force constituée par l’Union africaine n’a pas les moyens, l’équipement et la formation d’une armée française qui pratique le continent et les opérations depuis toujours (avec le prépositionnement en atout majeur).

C’est tout le sens que l’on peut attribuer au récent Sommet de l’Élysée pour la paix et la sécurité en Afrique. François Hollande veut conseiller les états-majors et former 20 000 soldats par an pendant cinq pour constituer une véritable force de réaction rapide africaine. Une réalité, enfin ?

Depuis 1960 rappelle le colonel Michel Goya sur son blog, chercheur à l’IRSEM (Institut de recherche stratégique de l’École militaire), la France s’est engagée dans 400 opérations extérieures, dont 115 ont donné lieu à des affrontements. 115, plus deux par an et souvent en Afrique ! Il est plus que temps de passer un vrai relais. Réfléchi, financé et organisé par les Africains eux-mêmes. A commencer par le sommet pour sa paix et sa sécurité.

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